Depuis le 22 novembre, les éboueurs protestent contre la fin annoncée du système "fini-parti". Ce vendredi 17 décembre, ils ont été reçus par la Métropole de Toulouse pour négocier. Sans succès. La grève est reconduite au lundi 20 décembre.
Les éboueurs ne sont pas prêts de céder. Ce vendredi 17 décembre, leurs représentants avaient rendez-vous avec des élus de la Métropole de Toulouse. Une rencontre infructueuse, puisque les agents de collecte des déchets, en grève depuis le jeudi 16 décembre, ont décidé reconduire le mouvement au lundi 20 décembre.
Le conflit dure depuis le 22 novembre, date à laquelle la Métropole a annoncé la fin programmée du fini-parti. Ce système, en vigueur depuis une décennie dans la métropole toulousaine, leur permet de partir une fois le service terminé, quelle que soit l'heure.
Ce vendredi 17 décembre, les éboueurs ont accepté de renoncer à ce qu'ils considèrent comme une "forme de reconnaissance". Pourtant, la situation reste dans l'impasse.
Des négociations infructueuses
"C'est un échec total des négociations, déplore Benoît Fontanilles. Nous avons fait la concession de renoncer au fini-parti, c'était énorme de notre part."
L'intersyndicale, dont il est le porte-parole, a proposé une reconnaissance de pénibilité à hauteur de 33% des 1607 heures prévues par la loi de transformation de la fonction publique. Ce qui permettrait une réduction du temps de travail journalier. "Mais les élus n'ont pas voulu en entendre parler", regrette Nicolas Refutin, délégué FO chez Toulouse Métropole.
Ce dernier souligne un paradoxe dans la position de la collectivité : "Ils sont d'accord pour reconnaître la pénibilité de notre métier, mais ils veulent quand même augmenter le temps de présence journalière".
Cependant, il reconnaît que la Métropole a accepté de faire elle aussi quelques concessions. "Les élus ont notamment accepté de recruter 30 des 75 contractuels en 2022, ainsi que l'extension de la prime d'intéressement collectif à tous les éboueurs de la Métropole".
"On évite de regarder, on se balade ailleurs"
Résultat : la grève dure est reconduite lundi 20 décembre, alors que les éboueurs ne terminaient déjà plus certaines de leurs tournées depuis début décembre.
Ce qui devient visible (et odorant) dans certains quartiers de Toulouse notamment. A Bourbakine, les déchets commencent à s'amonceler à proximité des poubelles, au grand dam des habitants rencontrés.
"Ca commence vraiment à être sale, il y a des ordures et des rats partout, témoigne une passante. Les poubelles sentent mauvais et quand il va falloir mettre de la javel, on va bien rigoler." Un homme, sac poubelle à la main, raconte :"On évite de regarder, on se balade ailleurs. Après, je comprends un peu les éboueurs. C'est un métier difficile, et chacun se défend comme il peut."
Les éboueurs se disent conscients de causer des désagréments aux habitants. "Nous sommes désolés d'en arriver là, déclare Benoît Fontanilles, porte-parole de l'intersyndicale. Ce n'est vraiment pas par gaieté de cœur. Nous avons donné les gages que l'on pouvait, tout fait pour éviter ce conflit."
De son côté, la Métropole de Toulouse n'a pas souhaité communiquer. De nouvelles négociations auront lieu ce lundi 20 décembre pour tenter une nouvelle fois de dénouer la situation.