Marc Péré, maire de la commune de L’Union (Haute-Garonne), s’oppose à la réforme des retraites portée par le gouvernement. Le 31 janvier, l’édile offre la demie journée à ses agents pour qu’ils aient la possibilité de participer à la grève.
Le 19 janvier, Marc Péré, maire divers gauche de L'Union, était déjà dans la rue. Il a pris part à un cortège, à l'instar des quelque 1.5 million de personnes qui ont manifesté tout comme lui contre la réforme des retraites dans toute la France. Une mobilisation inédite, qui pousse le maire de la commune de L’Union (Haute-Garonne) à prendre de nouveau position le 31 janvier prochain.
Cette fois, Marc Péré a pris la décision de fermer tous les services municipaux de la commune de L’Union durant toute la matinée de mardi. Ce qui permet au maire d’offrir une demi-journée aux 170 agents municipaux. “C’est un acte complètement militant”, défend-il. Son espoir : qu’ils se rendent massivement aux manifestations sans risquer une retenue de salaire.
Les agents qui se mettent en grève toute la journée n’auront une retenue de salaire que sur la demie journée.
Marc Péré, maire de la commune de L’Union
France 3 Occitanie : Pourquoi avez-vous fait ce choix ?
Marc Péré : Il y a un mouvement national qui est en train de naître. Il nous a semblé de manifester de manière concrète notre opposition à cette réforme des retraites et notre soutien total à ce mouvement social. Lors de la première journée de grève le 19 janvier, il y a une très forte mobilisation dans nos services. Près de 50% des effectifs étaient grévistes. C’est beaucoup. C’est la première fois qu’il y a une telle mobilisation depuis que nous sommes au pouvoir local depuis 2014. J’ai donc décidé d’offrir à mes agents une demi-journée, l’après-midi du 31 janvier, pour coïncider avec les manifestations. En clair, les agents qui se mettent en grève toute la journée n’auront une retenue de salaire que sur la demie journée.
France 3 Occitanie : Souhaitez-vous que d’autres communes fassent de même ?
M.P : J’ai vu que Paris (Île-de-France) et Montreuil (Seine-Saint-Denis) faisaient pareil. Je lance un appel à mes collègues maires pour qu’ils mènent le même genre d’action. Je connais des gens, des agents du service public, des salariés de mairie qui risquent de perdre beaucoup d’argent s’ils font grève parce qu’ils ont des salaires extrêmement bas. Pour eux, perdre une demie journée de salaire, donc un vingtième de leurs revenus mensuels, c’est un sacrifice qu’ils ne peuvent pas se permettre. C’est inacceptable.
C’est une attaque contre des millions de salariés et des millions d’agents.
Marc Péré, maire DVG de L'Union
France 3 Occitanie : Vous avez vous-même participé à la journée de grève du 19 janvier ?
M.P : Oui. À L’Union, il y avait une assez grosse délégation d’élus et d’agents de la mairie opposés à la réforme lors de la première manifestation le 19 janvier. L’engagement de la municipalité de L’Union contre la réforme des retraites est total. On appelle donc une nouvelle fois à la mobilisation générale le 31 janvier.
France 3 Occitanie : Pourquoi êtes-vous opposé à cette réforme des retraites ?
M.P : On considère que c’est une proposition de loi extrêmement violente. C’est une attaque contre des millions de salariés et des millions d’agents. On vole deux ans de vie à des millions de salariés alors que l’on pourrait faire d’autres choix idéologiques. Nous refusons catégoriquement ce projet. Et il faut que notre réponse soit proportionnée à la violence de la mesure que porte le gouvernement Macron.