Le fléau s'est aggravé avec les réseaux sociaux. Le harcèlement scolaire toucherait désormais 800 000 à 1 million d'élèves en France, soit un enfant sur 10. Pour lutter contre ce phénomène, la cité scolaire Vincent Auriol de Revel (Haute-Garonne) forme des terminales pour aider les plus jeunes à régler leurs problèmes. Ils les appellent "les brassards verts".
Ils sont 27 au total. 27 élèves de terminale de l'établissement scolaire Vincent Auriol à Revel en Haute-Garonne qui sont autorisés à porter un brassard vert. Tous volontaires, ces lycéens ont été sélectionnés et formés par l'équipe éducative pour intervenir à l'école et aider les plus jeunes à régler leurs conflits. Un dispositif de prévention contre le harcèlement scolaire unique en Haute-Garonne.
"Des brassards verts" pour disponibilité
Dans la cour, avec leurs brassards verts, ils sont facilement identifiables. Le vert pour signifier leur disponibilité. Ces lycéens vont au contact des plus jeunes, des collégiens essentiellement, pour les aider à gérer leurs conflits, ils jouent un rôle de médiateur.
On est là pour les aider au quotidien. On installe une relation de confiance comme on n'est pas des CPE ou des surveillants, ça les aide à se confier, pour qu'ils parlent de leurs problèmes et que cela améliore leurs relations entre eux.
Gaïa Mappas, élève de terminale au lycée Vincent Auriol, brassard vert
Partager son expérience et rassurer
Une présence rassurante dans l'établissement à un âge où le harcèlement scolaire peut être dévastateur. L'une de ces brassards verts a d'ailleurs connu du harcèlement au collège. Une véritable souffrance qu'elle a aujourd'hui dépassée. Grâce à son rôle de médiateur, elle peut partager son expérience et aider ceux qui sont les plus vulnérables ou en difficulté.
Personnellement j'ai subi beaucoup de harcèlement à cause de ma taille et de mon poids. Mais aujourd'hui ce harcèlement peut poursuivre ces collégiens chez eux à cause des réseaux sociaux. Moi grâce à mon expérience, je peux les aider et les alerter si cela va trop loin.
Maëlis Mittou, terminale "brassard vert"
Ces brassards verts interviennent donc avant que les situations ne dégénèrent. N'appartenant pas au personnel de l'établissement, ils n'ont qu'un rôle préventif et aucun pouvoir de sanction. Les élèves apprécient car ces lycéens sont à la fois plus grands mais restent des élèves comme eux.
"Je parle plus facilement aux brassards verts car ils ont à peu près notre âge, ils sont plus jeunes. Ça peut nous aider au quotidien, si on a un problème, une bagarre par exemple", nous explique Mickaël, un élève de 6ème du collège Vincent Auriol. "C'est bien de parler aux brassards verts car ils ne vont en parler à personne de l'administration, ils vont le garder pour eux. Pour nous, c'est plus rassurant. C'est gênant de faire intervenir les adultes dans nos histoire", poursuit sa camarade convaincue par ce dispositif.
Un dispositif de prévention
Un dispositif unique en Haute-Garonne que le lycée Vincent Auriol a mis en place il y a 6 ans déjà.
Pour nous, c'est aussi de la prévention. Leur présence dans la cour est rassurante pour les élèves. Ils sont en première ligne sur les petits conflits qui pourraient engendrer à terme des situations qu'on pourrait qualifier de harcèlement ou d'intimidation importante. Cela permet de prévenir et d'éviter de tomber dans ce type d'engrenage.
Mathilde Breau, CPE au collège-lycée Vincent Auriol
Une prévention utile et nécessaire qui fonctionne dans cet établissement scolaire. Le harcèlement touche chaque année entre 800 000 et un million d'élèves en France. En cas de harcèlement, le gouvernement a créé des numéros gratuits comme le 3018 pour les victimes de cyberharcèlement. Et le 3020 pour les enfants victimes de harcèlement à l'école.