Un rassemblement de parents a lieu ce jeudi 30 mars devant l'école élémentaire Victor Hugo à Aucamville. Ils protestent contre la violence et le harcèlement dont sont victimes leurs enfants de la part d'autres élèves depuis plusieurs mois. L'inspection académique tente néanmoins de réagir.
Ils veulent "rendre visible la violence et le harcèlement dont sont victimes leurs enfants à l'école". Une groupe d'une trentaine de personnes a manifesté ce jeudi 30 mars devant l'école Victor Hugo d'Aucamville au nord de Toulouse.
Ces parents disent garder régulièrement leurs enfants à la maison pour les protéger. Une dizaine de familles dénonce depuis septembre les agissements de trois élèves connus dans l'école, disent-ils, pour leurs problèmes de comportement.
"Rien n'est mis en oeuvre"
"Nous gardons régulièrement nos enfants à la maison, quand nous le pouvons, pour les protéger des coups et du harcèlement qu'ils subissent de la part de ce petit groupe d'élèves", explique Magali Berger, l'une des mères d'élève harcelé. "Cette fois, nous avons décidé de les garder le même jour chez nous et de manifester pour qu'une solution soit enfin trouvée. Nous alertons les professeurs, la direction de l'école, l'Education nationale et la mairie depuis le début de l'année sans que rien ne soit fait".
"Des coups de poing tous les jours"
Les parents ont été reçus par l'inspection académique mais ils déplorent qu'aucune solution n'ait été trouvée. "On voit que dans d'autres académies, des sanctions, des exclusions temporaires ont lieu. Ici rien n'est mis en oeuvre. On nous répond que ces enfants subissent leur propre violence. Oui sans doute mais en attendant nos enfants prennent des coups de poing, des coups de pied, des insultes et des obscénités dans la figure tous les jours. On est confronté à leur phobie de l'école, ça ne peut pas durer".
Ils attendent aujourd'hui une intervention d'urgence car ils estiment leurs enfants mis en danger. Arnaud Leclerc, inspecteur d'académie de Haute-Garonne, ne nie pas les faits. Il dit avoir connaissance de la complexité de la situation depuis le mois de septembre. "Nous avons mis en place une cellule au mois de novembre qui a pu établir qu'il n'y avait pas harcèlement, explique-t-il. Il s'agit d'enfants dissipés qui peuvent avoir des réactions compliquées mais pas ciblées sur tel ou tel élève".
Un professeur en renfort dans la classe
L'inspecteur mentionne le fait que les parents de ces enfants ont été convoqués et que des mesures ont été prises : les élèves qui posent problème ont été réunis dans le bureau de la directrice, déplacés temporairement dans une autre classe. Il leur a été proposé de rédiger une fiche de réflexion : "on demande à l'élève de revenir par écrit sur l'acte qu'il a commis et de déterminer les éléments de réparation par rapport aux élèves victimes", précise Arnaud Leclerc.
"J'ai aussi demandé depuis un mois une vigilance accrue de l'équipe pendant les temps de récréation et nommé depuis 15 jours, un maître surnuméraire dans cette classe, un professeur titulaire qui est au quotidien en renfort. La directrice avec qui j'ai échangé a noté un apaisement de la situation".
L'inspecteur explique qu'il n'est pas favorable aux exclusions qui doivent demeurer à ses yeux des mesures exceptionnelles car "elles n'ont pas de finalités pédagogiques ni républicaines". Il estime s'appuyer sur une équipe pédagogique solide et impliquée.
Le maître en renfort va rester présent dans la classe jusqu'aux vacances de Pâques. Une évaluation de la situation par l'inspection aura lieu après les vacances de printemps.