Deux communes de Haute-Garonne se mobilisent pour aider les familles et les commerçants en difficulté. Les maires de Saint-Jory et Fenouillet mettent la main à la poche en distribuant des bons d'achats et/ou des paniers repas.
Elles s'étaient déjà démarquées pendant la crise des Gilets Jaunes de 2019 en distribuant des bons d'achats alimentaires ou de carburant à tous leurs administrés. Les communes de Saint-Jory et de Fenouillet au Nord de Toulouse réitèrent leur démarche solidaire en faveur cette fois des commerçants et des familles fragilisés par la crise sanitaire.
A Saint-Jory (31), le maire (LR) Thierry Fourcassier, souhaite donner un petit coup de pouce aux familles de sa commune et à ses commerçants.
A partir des données personnelles des familles dont les enfants sont inscrits à la cantine, la commune est en mesure d'identifier celles dont les quotients familiaux (QF) sont inférieurs à 600 euros.
Des paniers repas pour 120 familles
A compter de ce jeudi 23 avril, ces 120 familles pourront bénéficier d'un panier repas par semaine et d'un bon d'achat de 50 euros à partir du mois de mai.Cette semaine chaque panier repas sera constitué de deux pizzas provenant des quatre pizzerias installées sur la commune.
La mairie achète les pizzas et le personnel de la cantine va les chercher pour les livrer directement aux familles concernées.
240 pizzas distribuées représentent une aide de 2 400 euros à partager entre ces 4 commerces.
Un coup de pouce non négligeable en temps de crise.
"Ça été la cata ce mois-ci"
Nathalie Zacharias est responsable d'une des quatre pizzerias du village. Fermée pendant un mois, elle a créé une page Facebook pour annoncer la réouverture de la vente à emporter mardi dernier.On a fait deux pizzas mardi, mais le partage sur les réseaux a bien fonctionné, on a fait 38 pizzas vendredi. Ça nous a fait du bien au moral, nous dit Nathalie, on était à la limite de la cessation d'activité.
A l'annonce du maire pour aider les commerçants l'espoir renaît.
"Il nous a commandé 50 pizzas pour la fin de semaine, ça va faire rentrer de la trésorerie et payer le loyer ce mois-ci", nous confie soulagée la commerçante. La semaine suivante, le panier sera composé de fruits et légumes issus des producteurs locaux, de pain et viennoiseries des boulangers et de denrées alimentaires offertes par une enseigne de la grande distribution.
Pour l'instant la distribution s'établit sur les critères sociaux des familles les plus démunies, mais la mairie compte sur les données des CCAS pour identifier les personnes de plus de 65 ans dans le besoin, ainsi que les familles avec enfants scolarisés au collège ou au lycée.Tous les habitants auront une aide
Les familles dont le QF est supérieur à 600 euros auront droit à un bon d'achat de 50 euros à faire valoir chez les commerçants de la commune dès le mois de mai." Je veux que tout le monde ait au moins 50 euros " annonce Thierry Fourcassier.
Lors de la crise des Gilets Jaunes en 2019, la commune avait dépensé près de 150 000 euros d’aides aux administrés. Aujourd’hui son budget porte sur 200 000 euros, financé en partie par les économies réalisées sur les secteurs à l’arrêt depuis le début de l’épidémie.
Que ce soit par le biais des paniers repas et/ou des bons d’achat, les 10 500 habitants de Saint-Jory auront bénéficié des aides de la commune.
400 000 euros d'aides
Dans la commune voisine, à Fenouillet (31), le maire (SE) Gilles Broquère, a lui aussi souhaité renouveler l’opération déjà initiée lors des manifestations des Gilets Jaunes. Si le contexte est différent, l’esprit reste le même : donner du pouvoir d’achat aux habitants pour relancer le commerce local.Une aide de 360 000 euros sera allouée pour aider les petits commerces du village. Elle prend la forme de carnets de 10 bons d’achat d’une valeur totale de 150 euros distribués aux habitants et à dépenser chez les commerçants. Chaque bon de 10 euros est attribué à un commerce et sera valable jusqu’au 31 décembre 2020.
Un appel d’offre a donc été lancé il y a 4 jours.
La commune engage au total 400 000 euros de mesures exceptionnelles. 30 000 euros serviront à aider les associations et 10 000 euros à l’achat de masques pour chaque Fenouilletains.
La commune a les moyens de sa politique :
Notre trésorerie s’élève à plus de 2,5 millions et nous donne la possibilité de financer ce projet, annonce Sébastien Blanchet, l’élu en charge du Covid19.
"Il y a danger"
Sur les 16 commerces identifiés sur la commune, seuls sept fonctionnent encore, mais avec de grosses difficultés. Certains ont lancé des cagnottes en ligne pour refaire de la trésorerie, d’autres souffrent d’un déficit de leur chiffre d’affaires de 50%.Les commerçants souhaitant rentrer dans l’opération solidarité lancée par la mairie devront se faire connaître et répondre à l’appel d’offre.Il faut rapidement faire quelque chose parce qu’il y a danger, révèle l'élu.
