Une centaine de tracteurs et de véhicules bloquent ce jeudi matin le dépôt pétrolier de Lespinasse au nord de Toulouse. Une action des Jeunes Agriculteurs de Haute-Garonne qui s'opposent à l'augmentation du prix du GNR (gasoil non-routier).
Des agriculteurs venus de toute la Haute-Garonne convergent depuis ce matin très tôt en direction du dépôt pétrolier de Lespinasse près de Toulouse. Le convoi constitué d'une centaine de tracteurs, de voitures et de bennes doit s'arrêter devant l'entrée du dépôt pétrolier Total à 8h30.
L'opération, menée par les Jeunes Agriculteurs 31, va durer toute la journée. Eleveurs et céréaliers entendent ainsi protester contre l'augmentation drastique du coût de nombreuses matières premières, indispensables à l’activité agricole.
Pas de blocage de la circulation
A partir de 8h30, les manifestants bloquent les entrées et les sorties du dépôt pétrolier mais assurent ne pas impacter le trafic des voitures. L'opération se concentre sur les entrées et sorties des citernes de la raffinerie.
Quelques bennes de fumier et de paille sont aussi déversées sur le bitume.
Ras-le-bol de la profession
Le GNR (le gasoil non routier), le fioul, les engrais sont soumis au cours du baril, qui a atteint un niveau historique – plus de 90 dollars début février, le chiffre le plus haut depuis 2014. Leur prix a presque été multiplié par trois, passant d'environ 350 euros la tonne à 1 000.
Mais l'acier et les engins agricoles, eux aussi, ont augmenté. "Un tracteur à 90 000 euros est vendu aujourd’hui 110, voire 120 000", avance Elodie Doumeng, présidente des Jeunes Agriculteurs Haute-Garonne.
Nicolas Aste, secrétaire général des Jeunes Agriculteurs Haute-Garonne, dresse un constat alarmiste "Les agriculteurs travaillent à perte. Une exploitation nécessite entre 5 000 et 70 000 litres de GNR par an selon sa taille", explique-t-il. "Le 30 mars 2021, le GNR coûtait 80 centimes le litre hors taxes. Le 10 février dernier, 1,14 euros."
Une augmentation de plus de 40 % en moins d’un an, lourde pour les exploitants.