En Haute-Garonne, sur la commune de Fronton, les professionnels de santé ont décidé de s'organiser pour parer à un éventuel passage au stade 3 de l'épidémie de Covid-19 qui s'étend en France. En effet, ils devront faire face à un afflux massif de patients.
Que faire si le Covid-19 touche une part très importante de la population ? C'est en essayant de répondre à cette question que les professionnels de santé de Fronton, en Haute-Garonne, se sont réunis ces derniers jours. Ils ont essayé d'élaborer un système pour répondre à un éventuel passage au stade 3 de l'épidémie de coronavirus.
En première ligne
En effet, si jamais ce niveau est atteint, les patients infectés n'iront plus systématiquement à l'hôpital. Ils devront alors voir leurs médecins généralistes, appeler des infirmières et se rendre dans des pharmacies. Toutes ces professions vont se retrouver en première ligne de l'épidémie et faire face à des risques de contamination et de propagation.Et pour l'instant, le gouvernement n'a pas prévu de mesures spécifiques pour les protéger, comme l'explique Jérôme Marty, médecin généraliste :
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on manque de moyens. On est un petit peu à poil, parce qu'on a pas reçu de dotations en moyens de protection.
1000 masques pour 40 praticiens
Loin de rester les bras croisés, les professionnels de santé de Fronton ont donc mis en place un système logistique, dont les points névralgiques seront les deux pharmacies de la commune. Mais il faudra faire avec les moyens disponibles : normalement, chacune d'entre elles devrait recevoir 10 boîtes de cinquantes masques, à distribuer aux 40 praticiens de Fronton. Une tâche ardue, comme l'explique Frédérique Picat, l'une des pharmaciennes :
On est en train de voir comment se répartir la distribution. La seule chose qui nous inquiète c'est qu’on n'ait pas assez de boîtes par rapport au nombre de soignants. Donc il va sûrement falloir donner une boîte voire deux par cabinet.
Solidarité et proximité
Et même si cette organisation s'est faite avec les moyens du bord, Frédérique Picat reste fière de ce qui a été mis en place en si peu de temps : "On est assez proches les uns des autres donc ça a été facile de se retrouver ensemble pour parler de tout ça." Avec une quinzaine d’infirmiers libéraux, une dizaine de kinésithérapeutes, six médecins généralistes et une clinique, Fronton reste l'une des communes les mieux loties pour soigner ses habitants.
Les professionnels de santé espèrent tout de même que le gouvernement débloquera plus de moyens pour les protéger et mettra en place des mesures si le stade 3 de l'épidémie est annoncé.
Écoutez Jérôme Marty, médecin généraliste à Fronton :