Un sondage Ipsos pour le Secours Populaire indique que les Français ressentent davantage la pauvreté autour d'eux. C'est le cas aussi des enfants, touchés par la précarité en Haute-Garonne.
La précarité, l'inflation, la pauvreté, autant de termes menaçants qui sont repris et argumentés par un sondage Ipsos pour le Secours Populaire, rendu public le 7 septembre 2022. La perception de la pauvreté évolue. L'association organisait une conférence de presse pour présenter les résultats du sondage, et donner la parole à de jeunes bénévoles de Toulouse.
En Haute-Garonne, le sort des enfants est central au Secours Populaire. Et ce sont les jeunes eux-mêmes qui aident d'autres jeunes à travers les Copains du Monde, club à part entière de l'association. Quelques minutes avant la conférence de presse, nous rencontrons Issam, 15 ans : "j'ai l'impression qu'il y a plus de pauvreté qu'avant" admet-il.
Nous croisons aussi Caly, 14 ans, sourire aux lèvres et tête sur les épaules : "c'est injuste que des jeunes soient en difficulté financièrement. Je veux aider comme je le peux".
J'ai l'impression qu'il y a plus de pauvreté qu'avant. J'ai des amis qui n'ont pas toujours à manger à la maison. Ça me touche beaucoup. Je les aide en les guidant vers le Secours Populaire.
Issam, 15 ansJeune bénévole du Secours Populaire à Toulouse
Nous croisons aussi Caly, 14 ans, sourire aux lèvres et tête sur les épaules : "c'est injuste que des jeunes soient en difficulté financièrement. Je veux aider comme je le peux."
Déjà 22 771 personnes aidées par le Secours Populaire depuis janvier
À Toulouse, l'année 2022 est particulièrement chargée pour l'association : 22 771 personnes ont déjà sollicité une aide depuis le début de l'année : c'est 4 000 demandes de plus que l'ensemble de l'année 2021. Sur l'année en cours, il y a globalement davantage de demandes par rapport aux années précédentes à Toulouse (voir graphique ci-dessous). "La précarité est forte. L'augmentation des prix de certains produits pèse beaucoup" souligne Houria Tareb, secrétaire générale du Secours Populaire Haute-Garonne. "Et par ricochet, ça se répercute sur les enfants. On en a plus cette année" ajoute-t-elle.
Les sans-papiers doublement touchés
C'est encore pire pour les familles sans-papiers. "Pour elles, c'est la double peine car en plus de leur situation délicate, elles subissent de plein fouet la crise" alerte Annie Casties-Latapie, membre du réseau Réseau éducation sans frontières en Haute-Garonne. "Elles vivent dans des conditions déplorables, certaines dehors, d'autres dans des voitures." 120 enfants de ces familles sont dans cette situation à Toulouse. Et cela a des répercussions. "Ils sont touchés psychologiquement et physiquement. Ils ont des difficultés d'accès aux soins et à l'eau pour se laver le matin. Et certains ne mangent qu'une fois par jour" déplore Annie Casties-Latapie, pour qui il y a urgence d'agir.
D'après le dernier sondage Ipsos, les Français considèrent qu’une personne seule est pauvre quand elle a un revenu mensuel net inférieur à 1 263€. Ce chiffre est en hausse de 88€ par rapport à l’an dernier. Un peu moins de la moitié (48%) des interrogés déclarent pouvoir mettre de l'argent de côté : c'est deux points de moins que l'an passé.
Pour la moitié des enfants, il y a beaucoup de pauvres en France
La particularité du sondage réalisé par Ipsos pour le Secours Populaire, c'est le questionnement de cette pauvreté auprès de jeunes enfants. 500 enfants, âgés de 8 à 14 ans, ont été interrogés afin de déterminer comment eux percevaient la pauvreté. À la question avez-vous conscience de la pauvreté en France ? La moitié des enfants interrogés considèrent qu'il y a beaucoup de personnes pauvres.