Les salariés de Diehl manifestent ce lundi matin devant leur entreprise à Colomiers pour protester contre les 53 licenciements annoncés, ce qui représente la moitié de l'effectif sans compter les CDD déjà évincés. Ils craignent pour la pérennité de la société.
Les salariés d'un sous-traitant d'Airbus, Diehl, sont en grève et manifestent leur colère ce lundi matin devant leur entreprise située à Colomiers. Ils veulent empêcher les 53 licenciements annoncés, ce qui représente la moitié de l'effectif, alors que CDD et intérimaires ont déjà été "remerciés". Les protestataires craignent pour la pérennité du site.
Diehl Aviation est une antenne d'une société allemande spécialisée dans la fabrication d'équipements cabine sur les programmes A330, A320 et A350 d'Airbus. Située sur l'avenue Georges Guynemer à Colomiers, elle fournit habillages cabine, toilettes, coffres à bagages, entre autres. 109 personnes sont embauchées en CDI à Toulouse pour assurer le SAV du matériel, remplacement en cas d'endommagement, réparation, etc.
Airbus est le client principal de la société. D'après les grévistes, la direction a amorcé depuis plus d'un an une réduction d'effectifs, avec suppression des contrats à durée déterminée et du recours à l'interim. Mais ils estiment que les mesures qu'elles annonce ne sont pas en adéquation avec la baisse de l'activité chez leur principal client.
Les CDI ont eu connaissance de l'imminence d'un plan de licenciement collectif en juin 2020. En novembre, la société mère DIEHL a officialisé la suppression d'environ 1500 postes en Allemagne et France.
Activité partielle de longue durée envisagée
53 postes devraient être supprimés, soit près de 50% des effectifs. Les manifestants s'opposent à ces licenciements et aux conditions imposées par la direction. "L’ensemble du personnel restant devra quant à lui accepter, de manière non négociable, des modifications de contrat permanentes. Dans l’optique où des salariés refuseraient ces modifications, ils seraient également licenciés non pas au titre de la suppression de poste mais pour refus d’acceptation de modification substantielle de contrat", explique l'un des salariés qui a souhaité garder l'anonymat.
D'après les membres du CSE, la direction souhaite appliquer le dispositif APLD (activité partielle de longue durée) dans le but de limiter le nombre de postes supprimés. Mais il ne serait mis en place qu'après le licenciement des salariés. Or, "on milite pour faire un pari sur l'avenir et grâce à l'APLD et d'autres mesures, augmenter le nombre de salariés restant dans l'entreprise", explique Antoine Savary, ingénieur gréviste.
Départs volontaires sélectifs ?
Des incitations aux départs volontaires devraient voir le jour mais elles ne concerneraient pas tous les salariés. Les grévistes revendiquent de ce fait un plan de départ volontaire accessible à tous les salariés, une réévaluation à la baisse du nombre de postes supprimés hors APLD, un dispositif APLD avec préservation des effectifs actuels.
Ils sont par ailleurs inquiets pour l'avenir de l'entreprise. Ils estiment que la suppression de la moitié des effectifs menace la viabilité de l'activité, ainsi que les conditions de travail de ceux qui resteraient.
Le vice-président Cyril Durand répond via un communiqué : "n'ayant été informé par les partenaires sociaux ni de ce mouvement, ni des revendications associées, nous attendons de pouvoir rencontrer au plus vite une délégation salariale afin d'échanger sur les motifs de ce mouvement social".
La direction mentionne par ailleurs, sa "volonté sans cesse manifestée de dialoguer avec les partenaires sociaux et de faire face au mieux, à la crise" à laquelle la société est confrontée.