La quasi-totalité des maisons des solidarités de Haute-Garonne sont fermées depuis ce lundi. Leurs employés font valoir leur droit de retrait et d'alerte pour protester contre le manque de moyens qui entrave leur mission de protection des personnes. Une mobilisation sans précédent.
Depuis lundi 14 octobre, les usagers des maisons des solidarités de Haute-Garonne trouvent portes closes. Ces services d'action sociale vivent actuellement une crise sans précédent.
En cause : le manque cruel de moyens qui empêcherait les employés de mener à bien leurs missions en faveur des personnes en situation de précarité, de l'enfance, de la famille, des personnes âgées et des personnes handicapées.
C'est à la maison des solidarités de Cazères que le conflit à débuté. Les agents y ont exercé leur droit de retrait et d'alerte il y a environ 3 semaines." Nous sommes tous débordés, et accumulons chaque jour du retard sur le traitement de nos dossiers. Un agent qui n'a pas le temps de saisir des informations concernant un enfant placé, c'est un juge qui ne reçoit pas à temps un dossier et en bout de chaîne un enfant en souffrance qui peut-être en danger", s'attriste Marina Lergenmuller, représentante du personnel à la direction des service de l'action sociale du département.
Depuis, les 22 autres maisons des solidarités que compte le département ont suivi le mouvement, ainsi que la direction des services de l'action sociale.
"Nous demandons des créations de postes, ainsi que les remplacements des effectifs absents. Dans certains services plus de la moitié des agents sont absents et non remplacés. Ce sont les salariés présents qui pallient le manque de personnel. Cette situation n'est plus durable", précise la représentante du personnel.
Des annonces pour calmer la grogne
Face à cette grogne inédite, une délégation très importante a été reçue lundi par Sébastien Vincini, l'élu en charge du personnel. Car en France chaque département a la compétence de l'action sociale. Il y consacre le budget qu'il souhaite. En Haute-Garonne, l'action sociale représente 50% du budget, soit 785 millions d'euros.Parallèlement une enquête CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail) a été lancée et devrait permettre d'auditionner plus de 600 employés.
Pour maintenir la pression sur les élus, les agents mobilisés se rassemblaient ce mardi midi devant le conseil départemental. "Personne n'a intérêt à ce que le conflit dure. Avec ce droit de retrait, nous creusons le retard que nous avons déjà. Nous avons hâte de reprendre le travail et apporter un service de qualité à nos usagers", souligne Marina Lergenmuller.
En attendant un numéro et une cellule de crise à été mis en place pour tenter de régler les situations les plus urgentes.
Le conseil départemental nous précise que "550 des 1900 agents départementaux oeuvrant dans l'action sociale ont fait valoir leur droit de retrait". La collectivité rappelle que "le dialogue et la concertation ont été constants entre les élus du conseil départemental et les syndicats et délégations du personnel" depuis le 11 octobre.
Sur le fond, le département affirme prendre "pleinement la mesure des difficultés et du malaise soulevés par les agents de l'action sociale dans l'exercice de leurs missions, dus pour une part à l'aggravation des situations des publics de plus en plus fragilisés mais également au désengagement des partenaires oeuvrant dans le champs du sanitaire."