Suite à l'appel à la grève générale de plusieurs syndicats pour défendre les emplois, des salariés de plusieurs magasins Carrefour font grève et bloquent les accès aux grandes surfaces. C'est le cas à Labège, en Haute-Garonne, samedi 31 mars.
Après l'annonce en janvier de la suppression de milliers de postes et récemment d'une participation moyenne de 57 euros, contre 610 l'an dernier, les salariés de Carrefour sont appelés à défendre samedi leurs emplois et leur pouvoir d'achat par FO et la CFDT. Un appel relayé séparément par la CGT.
Samedi 31 mars, la CFDT pronostique une "énorme mobilisation" sur la moitié des hypermarchés.
En Haute-Garonne, le mouvement a commencé vendredi avec le blocage de l'entrepôt de Colomiers.
Samedi matin, ce sont les salariés du magasin de Carrefour de Labège, en périphérie de Toulouse, qui ont organisé un barrage devant la grande surface. A l'aide d'une haie de caddies couchés : tout un symbole...
L'accès à la grande surface mais également à toute la galerie commerciale est actuellement bloqué.
C'est une mobilisation "historique", selon les syndicats.
Au moins 300 magasins intégrés ont été impactés par le mouvement de grève. Pour FO, 180 hypermarchés étaient dans le mouvement, dont "entre 40 et 50 fermés ou complètement bloqués".
Le premier syndicat du groupe a aussi recensé 80 magasins de proximité fermés.
Le groupe Carrefour a lui même fait état d'hypermarchés fermés.
la direction.
Partout, le mouvement s'est traduit par des rassemblements, du "filtrage" aux entrées des magasins ou carrément des blocages. Parmi les hypermarchés complètement bloqués, ont été cités ceux d'Antibes, Ollioules, Toulon Grand Var, Nice Lingostière ou Port-de-Bouc dans le Sud, Vénissieux, Chambéry, Toulouse-Labège ou encore Mérignac.
Cette mobilisation est le point d'orgue de l'inquiétude et la colère qui montent depuis l'annonce le 23 janvier par Alexandre Bompard, PDG du groupe depuis l'été dernier, de son "plan de transformation" s'accompagnant de la suppression de milliers d'emplois.
Au-delà des suppressions de postes annoncées -2.400 dans les sièges via un plan de départs volontaires, 2.300 via un plan social dans les magasins de proximité (273 ex-Dia qui vont fermer)-, les syndicats protestent contre le passage en location gérance d'hypermarchés (cinq confirmés, une quarantaine visés selon eux).
Ils s'inquiètent aussi de l'impact sur l'emploi d'autres mesures du plan Bompard (logistique, réduction de 100.000 m2 des surfaces des hypermarchés).
Chez les salariés, l'annonce récente d'une participation moyenne de 57 euros, contre 610 l'an dernier, vue comme une "aumône" ou un "pourboire", a aussi catalysé la colère.
"Bien consciente de l'impact sur le pouvoir d'achat" de cette baisse, la direction a proposé mi-mars de relever ce montant à 407 euros, via un complément forfaitaire d'intéressement. Sans désamorcer la fronde.
Les actionnaires vont toucher, eux, 356 millions d'euros de dividendes, font valoir les syndicats qui anticipent aussi des négociations salariales au rabais.
Voir le reportage de Cécile Fréchinos et Denis Tanchereau, de France 3 Occitanie :