Après s'être "crashé" en France, HyperloopTT annonce, vendredi 23 février 2024, son départ vers l'Italie. L'entreprise américaine y aurait remporté un marché pour "la construction du premier système hyperloop commercial mondial". Le PDG de la société fait ses "adieux à une époque emblématique à Toulouse".
Le projet semblait définitivement enterré, mais, finalement, HyperloopTT annonce, vendredi 23 février 2024, rebondir en Italie. Dans un long post sur Linkedin, Andrés de León, le PDG de l'entreprise américaine annonce que "la signature d'un contrat "hyper transfert"" a "propulsé" la société américaine en Vénétie.
Construction du premier hyperloop commercial mondial ?
En juin 2023, le consortium HyperloopTT, appelé Hyper Builders, a remporté un appel d'offres lancé par "la Concession d'autoroute vénitienne (CAV), l'opérateur routier régional italien, qui appelait à un prototype d'hyperloop sur un tronçon entre Venise et Mestre et Padoue, Italie." Avec un objectif : la construction du premier système hyperloop commercial au monde en Italie...
HyperloopTT fait donc ses "adieux à une époque emblématique à Toulouse, en France. Les bases posées à Toulouse ont contribué à la conclusion de cet accord historique, et j'adresse ma plus profonde gratitude au maire, aux autorités et à la collectivité pour leur soutien indéfectible."
Des collectivités françaises qui avaient moyennement digéré le départ d'Hyperloop TT de la base Francazal. "Ils avaient annoncé vouloir faire des essais ici, mais le site toulousain n'avait finalement pas de rôle à jouer. On ne voyait plus l'intérêt d'occuper ce site" avait expliqué Agnès Plagneux-Bertrand, Vice-présidente de Toulouse Métropole, au média Actu Toulouse, à l'été 2023 pour justifier la résiliation du bail.
"Des progrès incessants" à Toulouse...
Andrés de León n'en perd pas pour autant ses accents lyriques : "En réfléchissant à notre parcours à Toulouse, je suis immensément fier des étapes que nous avons franchies et des collaborations inestimables favorisées avec les entités locales et régionales. Des étapes critiques des tests aux développements révolutionnaires dans les systèmes de propulsion et de contrôle, notre séjour à Toulouse a été marqué par une innovation et un progrès incessants. Notre équipe toulousaine continuera à travailler sur le territoire et sera sûre de continuer à créer de la valeur pour l'écosystème que nous avons développé au fil de ces années."
La déclaration laisse d'autant plus dubitative qu'à part quelques mètres de tubes vides et une capsule arrivée en grande pompe mais n'ayant jamais été utilisée, HyperloopTT laisse surtout l'impression aux Français d'avoir vendu du vent.
Quelles réactions dans la Ville rose à ces annonces ?
C'est donc au tour de nos voisins italiens d'accueillir cette "avancée stratégique". "Nous apportons notre technologie de pointe, notamment des capsules, des pompes à vide, des centres de contrôle et des systèmes de propulsion, pour ouvrir la voie à l'avenir du voyage à grande vitesse" assure à nouveau le PDG d'HyperloopTT.
Ce dernier conclut : "notre engagement à repousser les limites du transport reste inébranlable. Le démantèlement de notre première piste à Toulouse marque le début d'un nouveau chapitre passionnant, alors que nous travaillons à achever notre déménagement en Italie dans les six prochains mois. Je suis immensément reconnaissant envers notre équipe dévouée, nos partenaires et nos parties prenantes qui ont joué un rôle central pour rendre cette transition possible. Ensemble, nous ne construisons pas seulement un hyperloop ; nous façonnons l'avenir du transport et inaugurons une nouvelle ère de voyages durables et efficaces."
Il n'est pas certains qu'à Toulouse ces propos d'Andrés de León soient correctement perçus dans un dossier où HyperloopTT a, sur le sol français, constamment rimé avec entourloupes.