Hyperloop la fin de l'entourloupe, le train subsonique développé à Toulouse ne sortira jamais des hangars

Le logo d'Hyperloop TT a été repeint en blanc et la société américaine est sommée de quitter le site de Francazal avant septembre 2023. Une action symbolique de la Métropole toulousaine, qui marque la fin du projet de train subsonique.

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L'Hyperloop fait un flop. D'abord perçu comme un moyen de transport révolutionnaire,  le "train du futur" essuie écueils sur écueils. À Toulouse, le centre d'innovation et d'essais de la société Hyperloop TT, une start-up américaine, utilisant la technologie donnée par le controversé Elon Musk était une coquille vide.

Départ avant septembre

En 2017, Hyperloop TT s'installe sur le site de l'ancienne base militaire de Toulouse-Francazal, appuyé par des aides publiques. Depuis, la société américaine a annoncé l’abandon de son projet de piste d'essai et le conseil de la Métropole Toulousaine a voté la résiliation du bail le 16 décembre 2021.

Hyperloop TT ne laisse pas d'ardoise à la collectivité, en revanche des élus de Toulouse Métropole s'interrogent sur l'attribution d'aides et des facilités d'accès au foncier. "L'entreprise devait prendre en charge les coûts de dépollution du site et rénover les bâtiments, explique Maxime Texier, élu de la Métropole toulousaine et membre d'Archipel Citoyen, finalement, c'est la métropole qui s'en est chargée pour un coût de 5,5 millions d'euros"

La société Hyperloop TT a également bénéficié d'un loyer modéré, 70 000 euros par an. "La société n'a pas respecté ses engagements prévisionnels, déplore Albert Sanchez, maire de Cugnaux, les tuyaux en métal sont là sur la piste".

L'Hyperloop à la vitesse de l'escargot

Plusieurs projets similaires se sont développés depuis dix ans, mais aucun n'a encore vu le jour. Depuis trois ans, en France dans le Limousin la société canadienne TransPod, projette d'installer une piste d'essai. Ici aussi, les travaux n'ont pas encore démarré. 

En Italie et à Dubaï également, les projets accumulent les retards et les premières lignes ne seraient opérationnelles qu'en 2030 - 2035. 

D'ailleurs, le patron, Elon Musk annonçait même que le projet d'origine n'était conçu que pour faire annuler le projet de TGV en Californie. Avouant au journal le Times qu'il n'a jamais eu l'intention de construire l'Hyperloop.

Trop cher, pas assez sûr

Dès le départ, de nombreux experts en transport ont douté de ce moyen de transport présenté comme révolutionnaire. Sur le papier, l'idée semblait séduisante, relier de grandes villes à la vitesse du son (1200 km/h). Mais, en pratique, les coûts liés aux infrastructures se sont avérés très coûteux. Yves Crozet, chercheur au Laboratoire aménagement économie transport (LAET) à Sciences Po Lyon, témoignait dans le JDD : "Il a fallu 7 ans pour construire la ligne de TGV Tours-Bordeaux, et il ne s’agissait en comparaison que de remblais et de rails... Le projet Hyperloop est encore hors d’atteinte. De plus, le projet de vitesse initial a été divisé par deux, de 1200 km/h à 600 km/h".

Jusqu'aux États-Unis, les projets Hyperloop sont remis en cause, car le système ne permet pas encore d'assurer la sécurité des passagers. Le New York Times a récemment consacré un long article (en anglais), détaillant les raisons de l'échec de cette technologie.

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