Le responsable du rayon marée d'un supermarché toulousain est convoqué à un entretien avant licenciement pour avoir baissé les prix de plusieurs produits en "limite de fraîcheur" dont des crevettes. Il voulait éviter d'avoir à les jeter.
Une procédure est entamée contre un salarié du supermarché Casino de l'avenue Honoré de Serres à Toulouse et le salarié est convoqué à un entretien préalable lundi en vue de son licenciement, pour avoir bradé des produits "en fin de période de fraîcheur", selon nos informations.
L'homme, salarié depuis 22 ans dans ce supermarché, est accusé d'avoir baissé les prix en fin de journée le 15 octobre, notamment sur des crevettes, pour les vendre à des clients plutôt que de jeter la marchandise qui n'aurait pas pu être remise en vente le lendemain.
La direction du magasin l'a aussitôt mis à pied et a entamé une procédure de licenciement. Selon une source syndicale, le nouveau directeur du supermarché interdit toute promotion sur les produits approchant de la date de péremption ou de limite de fraîcheur, demandant aux salariés de jeter les produits non vendables. De la même manière, le pain rassis doit être mis à la poubelle et ne peut plus être donné aux clients propriétaires d'animaux, comme c'était le cas auparavant. Le rayon réservé aux produits frais approchant la date de péremption (yaourts, charcuterie ou fromages) dont les prix étaient traditionnellement baissés de 30 %, a été supprimé.
Le personnel du supermarché est choqué par la mesure de mise à pied et la procédure de licenciement contre leur collègue, d'autant qu'en période de crise, beaucoup de clients sont intéressés par des produits en limite de fraîcheur à prix bradés. Mais la consigne de la direction est désormais de jeter ces produits. Une partie du personnel pourrait se mettre en grève dans les jours qui viennent pour soutenir leur collègue.
Nous avons joint au téléphone le directeur du supermarché qui n'a pas souhaité s'exprimer sur ce sujet et nous a renvoyé vers le service communication du groupe Casino, qui gère plus de 10.000 magasins. Pour la représentante du groupe, "il y a un règlement dans chacun de nos magasins et le salarié aurait dû en référer à son directeur avant de baisser les prix". "Si le règlement n'est pas respecté, il doit y avoir sanction", ajoute-t-elle, avant de préciser qu'une convocation à un entretien préalable ne signifie pas que le salarié va être forcément licencié.