Le jeudi 7 novembre 2024, 26 mairies du Muretain Agglo, près de Toulouse (Haute-Garonne) seront fermées, et bâchées du slogan "service public en danger, mairie en danger !". Une action symbolique pour dénoncer les menaces qui pèsent sur les finances Publiques des collectivités territoriales. L'annonce des 5 milliards d'euros de coupe budgétaire par le Gouvernement, révolte les élus locaux.
Robert Cassagne(SE), Maire de la commune d’Empeaux (Haute-Garonne) ne décolère pas et se dit "révolté", concernant le projet de loi des finances qui prévoit d’amputer 5 milliards d’euros aux collectivités territoriales. Une coupe budgétaire lourde de conséquences pour cette petite commune de 300 habitants et qui dispose d’un budget annuel de 160 000 euros.
"Soit on augmente les impôts, soit on met les choses de côté, on entretient moins les espaces, on essaiera de jouer mais c’est pour cela que je suis un peu révolté. Il ne faut pas toujours s’adapter il va falloir avoir à un moment donné mener des actions fortes, même très fortes !", précise Robert Cassagne.
Pour exprimer ce ras-le-bol, comme Robert Cassagne (SE) 25 autres maires des communes du Muretain et de son agglomération, fermeront leur mairie le 7 novembre prochain.
Toutes les entrées des municipalités seront bâchées et porteront le slogan : "service public en danger, mairie en danger !"
Une action symbolique
Une action symbolique et suivie par le maire de Muret, André Mandement (PS) et président du Muretain Agglo. Sa mairie sera également fermée le 7 novembre prochain. Une action symbolique menée par des Maires qui se disent étranglés par les charges, les normes environnementales et les ponctions budgétaires.
Une opération qui vise également à sensibiliser les administrés aux difficultés que rencontrent les maires d’aujourd’hui. Ils sont de plus en plus nombreux à démissionner, submergés par les responsabilités et contraints par le manque de moyens financiers.
"Quand on vous dit que l’on dépense trop, je dis alors qu’est-ce que j’enlève ? Est-ce que j’arrête de financer la police municipale ? L’entretien des bâtiments publics de notre patrimoine ? L’entretien des rues, des places ? Est-ce que j’arrête de financer les aides sociales ? Qu’est-ce que l’on arrête ? Car contrairement à l’Etat, nous, on doit avoir un budget équilibré", explique le maire de Muret.
L’action est menée par 26 municipalités du Muretain, une décision prise à l’unanimité par les maires de ce territoire pour exprimer leur ras-le-bol à l’exécutif, au Gouvernement et au président de la République qui "asphyxient les collectivités locales".
André Mandement est Maire de la commune de Muret depuis 16 ans, l’édile dit n’avoir jamais connu pareille situation :
"En 16 ans de mandat je n’ai pas connu un tel degré d’alarme. Je n’ai pas entendu des citoyens aussi exaspérés, des entreprises aussi désespérées et des élus aussi paumés. Il est temps de réagir, il faut savoir dire stop !".
Un gouvernement loin des réalités du terrain
"Durant de nombreuses années, on a vu un certain nombre d’élus un peu perchés très éloignés de la réalité de terrain. Ils ont élaboré un certain nombre de lois sans imaginer les retombées pratiques que l’on pourrait faire sur les territoires et le désastre économique que cela entraînerait".
Il appelle l’Etat à prendre conscience et à entendre le désarroi des Maires, notamment ceux des petites communes que ne s’en sortent plus et qui sont "prêts à jeter l’éponge".
En fermant leurs municipalités le 7 novembre prochain, les élus souhaitent faire reculer l’Etat. Ils mettent également en avant un autre argument, les collectivités territoriales ne représenteraient que 9% du total de la dette du Pays et porteraient à hauteur de 82%, une grande part de l’investissement public.
Ecrit avec Jordan Lasserre