Le marché de l'immobilier se porte mal dans le département du Tarn. Les ventes de biens ont chuté de près de 25% en un an. En cause l'inflation et la hausse des taux d'intérêt. Pour la première fois depuis la crise du Covid, les prix diminuent légèrement.
L'immobilier tarnais a connu des jours meilleurs. Vendeurs et professionnels du secteur ont dû faire face à une baisse d'un quart des ventes de bien cette dernière année. On vous explique pourquoi et les répercussions sur le marché.
Le Tarn toujours attractif
Dans le Tarn, la majorité des acheteurs de biens immobiliers viennent du département, mais depuis l’année dernière, de plus en plus d’acquéreurs arrivent d’autres régions. Comme ce couple de niçois, venus visiter cette maison de 150 m2, sur les hauteurs d’Albi.
"On pense que c’est une ville moyenne dans laquelle on peut trouver tous les avantages de la ville mais aussi de la campagne qui est très proche", témoigne Marion Molenat, en recherche d'un bien. "On peut accéder à des maisons ayant du terrain, mais tout en gardant des restaurants et une vie culturelle à portée de main."
Les ventes immobilières en chute libre
Si Albi reste une ville attractive, les ventes immobilières ont chuté de 24% entre le 1er juillet 2023 et le 30 juin 2024. Cela représente un manque à gagner de plus de 1770 transactions en un an. Résultat, pour la première fois depuis la crise du Covid, les prix eux aussi diminuent.
🚨 L'immobilier baisse dans TOUTE LA FRANCE 🇫🇷
— MoneyRadar (@MoneyRadar_FR) July 4, 2024
Les résultats sur un an sont incontestables, neuf, ancien, maisons, appartements, la baisse est générale !
Oui, sauf que depuis 3 mois le marché se retourne !
📈 +1.6% sur l'ancien
📈 +1.6% sur le neuf
Est-on sur une reprise ? pic.twitter.com/rVxq9KQT4U
"Sur l’année 2023, Il est vrai que le marché a été différent, du fait qu’on a connu une hausse des taux et les banques ont été de plus en plus regardantes avec des acheteurs au pouvoir d’achat diminué", reconnaît Sébastien Bourg, agent immobilier dans la ville.
Contraintes aussi pour la construction
"On est à présent sur un marché qui est redevenu normal", rajoute-t-il. "Avec des taux, qui repartent à la baisse, on connaît un nouvel engouement auprès de nos acquéreurs, et ça c’est plutôt positif". La baisse des ventes touche aussi le marché de la construction. Une conséquence de la hausse du coût des matériaux. Mais pas seulement.
"L’augmentation des coûts de la construction est due à l'inflation sur les matériaux mais aussi à l’augmentation des normes", explique Eurydice Rigal, promotrice et agent immobilier. "Les PLU sont de plus en plus contraignants avec des tout petits terrains et des logements sociaux. On arrive à un marché qui ne correspond pas à la demande."
Des acheteurs plus âgés
"Alors, plutôt que de se dire j’achète quelque chose, qui ne me correspond pas, les clients préfèrent rester locataires le temps de trouver. Et paradoxalement le marché de la location est complètement saturé", poursuit-elle.
Dans cette reconfiguration du marché immobilier, l’âge des acheteurs évolue, également. Ce sont désormais les plus de 60 ans qui constituent la majorité des acquéreurs, souvent moins dépendants des financements bancaires que les plus jeunes.