Le chantier de la ligne C du métro de Toulouse (Haute-Garonne) dépasse désormais les 3 milliards d'euros. Le maire Jean-Luc Moudenc a rencontré le gouvernement dans l'espoir de combler le déficit estimé à 600 millions d'euros, selon le magazine Challenges. Un chiffre que ne confirme pas la collectivité.
C'est une information du magazine Challenges, publiée ce mardi 27 juin. Il manque 600 millions d'euros pour boucler le budget du métro. Le budget de la ligne C dépasse désormais les 3 milliards d'euros. Jean-Luc Moudenc, président de la métropole Toulousaine, sollicite le gouvernement afin de combler ce déficit. Comme l'indique l'hebdomadaire "Sans confirmer ce chiffre, Jean-Luc Moudenc invoque "la
nécessité de maîtriser le volume global de dette mobilisé pour financer l'ensemble du projet et du plan de déplacements urbains."
Des coûts qui augmentent
Initialement chiffré à 2,63 milliards d'euros en 2021 le budget a augmenté de 20 % en février, passant ainsi à 3,15 milliards d'euros constants de 2017 soit 3,32 milliards d'euros en 2022.
Une augmentation, due principalement à la crise sanitaire du Covid-19, et à la crise géopolitique comme le rappelle Sacha Briand, Vice-Président de Toulouse Métropole : "tous les systèmes de transports en France sont en crise, en raison de l’augmentation des coûts de l'énergie. À Toulouse c'est 25 millions d'euros de plus cette année".
L'élu Toulousain ajoute : "Nous avons subi la crise du Covid avec un effondrement de la fréquentation et des recettes d'exploitation, puis la guerre en Ukraine avec une explosion des coûts énergétiques et une inflation générale des coûts de production, notamment des salaires et de toutes les dépenses. Face à cela, nos recettes n'ont pas bougé, et le gouvernement, étape par étape, enlève la fiscalité des collectivités locales. Il faut donc être cohérent. Si nous voulons que les collectivités puissent financer leurs projets, il faut qu'elles aient les ressources qui s'adaptent à l'évolution de ces conjonctures."
Aujourd'hui, ce sont les solutions de financements qui manquent donc. Ainsi, pour trouver les 600 millions d'euros manquants. L'une des solutions serait d'augmenter le "versement mobilité" des entreprises. Cependant, cette taxe ne peut pas excéder 2 % de la masse salariale selon la loi.
C'est pourquoi Jean-Luc Moudenc a interpellé le gouvernement, en la personne de la Première ministre, Elisabeth Borne, afin de demander le déplafonnement de cette taxe, qui ne peut être modifié que par une loi, votée au parlement.
Un manque de recettes
De son côté, le Medef de Haute-Garonne s'oppose à cette hausse du versement mobilité, qui pèserait sur les entreprises. "Il faut arriver à convaincre les entreprises que ce coût peut être modéré et pourquoi pas limité dans le temps pour accompagner les gros projets, comme la ligne C", explique Sacha Briand.
Aujourd'hui, seule l'Ile-de-France peut taxer les entreprises au-dessus de 2%, "en province aussi nous avons besoin d’avoir une ambition des transports collectifs", poursuit-il.
L'élu souhaiterait également de la part de l'État une meilleure compensation de la CVAE (Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises). Supprimée, la métropole de Toulouse aurait perdu 5 millions d'euros de recettes fiscales. Les travaux de cette future ligne ont déjà commencé. Reste à savoir désormais comment les collectivités vont pouvoir boucler son budget.
L'opposition demande un conseil extraordinaire
Le groupe d’opposition Alternative Métropolitaine Citoyenne (AMC) demande des comptes. Fer de lance de la contestation de gauche, le maire de L’Union Marc Péré, dénonce "un chantier colossal, qui a été lancé sans savoir comment il sera payé. Il y a un risque de faillite pour Tisséo et donc Toulouse Métropole".
Le groupe d’opposition réclame également la tenue d’une session exceptionnelle du Conseil Métropolitain sur ce sujet.