Il traite le maire de son village de "chamallow" et se retrouve au tribunal à Toulouse

Le mot "Chamallow" est-il ou non une insulte ? C'était le débat, ce mardi, au tribunal de Toulouse. Un conseiller municipal, élu de La Salvetat-Saint-Gilles (31) comparaissait pour avoir traité de "chamallow", dans un courriel, le maire de sa commune. Le jugement est mis en délibéré au 20 juin.


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Une confiserie "stupide" pour les parties civiles, "sympathique" pour la défense: un conseiller municipal a comparu mardi au tribunal de grande instance de Toulouse pour avoir traité de "chamallow", dans un courriel, le maire de sa commune.

C'est dans un mail du 24 juin 2015 que Jean-Louis Cesses, élu de La Salvetat-Saint-Gilles (Haute-Garonne), fait "la comparaison entre le maire et une confiserie communément appelée chamallow", résume la présidente du tribunal. Au bas d'un compte-rendu du conseil municipal, il écrit: "ce conseil municipal est à l'image de notre bon maire, qui m'évoque un chamallow". "Il est mou et gluant", ajoute-t-il, accompagnant ces propos d'une photo des bonbons en question.

Jean-Louis Cesses comparaissait mardi pour "injure publique envers personne dépositaire de l'autorité publique" après deux renvois. Le procureur n'a pas fait de réquisition, déclarant "s'en remettre au jugement du tribunal". Le jugement a été mis en délibéré au 20 juin 2017.

A la barre, le prévenu précise qu'il envoyait ce type de compte-rendu après chaque conseil, à une liste de personnes "mouvante". Mais utiliser la boîte mail professionnelle de son entreprise était "une erreur", reconnaît-il. "Le problème, c'est le caractère public de ce mail", envoyé "à partir d'une boîte professionnelle", insiste en écho le maire divers gauche, François Arderiu, qui se défendra plus tard de "toute susceptibilité".

"Il faut que ce mode de communication auprès des employés de la mairie cesse pour qu'on puisse travailler sereinement", ajoute-t-il. "Le chamallow, on peut en faire l'exégèse, mais avec la photo et le commentaire, je pense que personne ici n'aimerait recevoir cette qualification", ironise Me
Laurent de Caunes, avocat du maire. "On sait que le chamallow, ce n'est pas un concentré d'intelligence quand on en
fait l'allégorie", tance-t-il.

"C'est une confiserie sympathique", lance en réponse Me Jean Iglesis, avocat de la défense, tout en proposant, à travers le tribunal, une sucrerie à son confrère.

"C'est une communication strictement politique, envoyée à un groupe restreint de personnes" soit "42 adresses dont 17 erronées", poursuit-il. "Il n'y a pas de caractère public." Soulignant que la jurisprudence autorise "une certaine liberté" dans le cadre du débat public, "allant quelques fois jusqu'à l'outrance", l'avocat a énuméré les qualificatifs associés au président de la République -"Flamby", "Fraise tagada", "Guimauve le conquérant".

Avant de plaider: "Il n'y a qu'à la Salvetat-Saint-Gilles qu'on imagine qu'on peut poursuivre quelqu'un pour avoir été traité de chamallow."

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