"Impossible que cela arrive en France" : l'histoire effrayante d'un Américain déclaré mort et se réveillant avant un prélèvement d'organes sème la panique

Un Américain, considéré comme mort, s'est réveillé alors qu'on allait lui prélever ses organes. L'histoire, relayée par les médias, a entraîné de nombreux Français, inquiets, à s'inscrire au registre des refus de dons d'organes. Pourtant, il est impossible qu'une pareille situation se produise en France, grâce à un encadrement légal très strict. Explications.

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Être déclaré mort par les médecins... et se réveiller à quelques minutes du prélèvement de ses organes. C'est ce qui serait arrivé à un trentenaire, en 2021, dans le Kentucky, aux États-Unis. L'information a été rapportée par la radio publique américaine NPR, le 17 octobre 2024, mais elle n'a pas été vérifiée par les médias français et semble "hautement suspecte du point de vue des anesthésistes français", selon  l'Agence de la biomédecine, citée par l'AFP. 

@dailymail Haunting video shows a supposedly brain dead man was wheeled into organ donation surgery... only for him to wake up on the operating table. Thomas 'TJ' Hoover II, 36, was being 'honor walked' at Baptist Health Richmond Hospital in Kentucky in October 2021, in video that's just emerged. The practice sees loved ones and hospital staff line up to cheer and honor a patient who has been taken off life support as they're wheeled away for organ removal surgery. But Hoover, who'd been hospitalized after an overdose, wasn't dead at all. Moments later, he would begin trying to pull his own teeth out after waking up on the operating table as surgery began. 🎥 @ladonnarhorer #donation #organs #news #nightmare #hospital ♬ i was only temporary 2 u - my head is empty

L'homme avait été jugé en état de mort cérébrale, à la suite d'une overdose. Plusieurs médias français ont repris cette information au cours du week-end. Mais certains ont titré que l'homme s'était réveillé "pendant le prélèvement de ses organes", ce qui a provoqué un vaste mouvement d'inquiétude. Les refus de dons d'organes ont alors bondi dans le pays ces derniers jours.

Un protocole très strict

Pourtant, "une telle situation ne pourrait aucunement se produire en France", assure le docteur Guillaume Ducos, anesthésiste-réanimateur et coordinateur des prélèvements d’organes au CHU de Toulouse (Haute-Garonne). Un protocole long et très strict encadre le diagnostic de la mort d'un patient, surtout lorsque celui-ci est donneur d'organes. "Il faut qu'il soit en état de mort cérébrale, explique le médecin. Il y a d'abord un examen clinique, où l'on s'assure que la personne ne respire plus, qu'elle n'a plus aucune réaction". 

Dans le cas d'un donneur, le cerveau du défunt ne fonctionne plus, mais ses organes le peuvent, grâce à une intubation artificielle. Vient ensuite l'examen paraclinique, qui permet de "confirmer le diagnostic", explique le docteur Ducos. "Deux examens, encéphalogramme et un scanner cérébral, pour s'assurer de l'absence de circulation de sang dans le cerveau, décrit-il. Les critères sont tellement précis, qu'il est impossible de passer à côté." 

Un "préjudice" pour le don d'organe 

    La législation sur la définition de la mort est différente selon les pays et aux États-Unis "l'examen paraclinique n'est pas toujours obligatoire, selon les états", explique l'anesthésiste. Dans le cas d'une overdose médicamenteuse, les médecins attendent plusieurs dizaines d'heures que la victime ait "purgé les produits toxiques de son corps" pour s'assurer que son état n'est pas réversible. Un laps de temps nécessaire, qui n'a pas peut-être pas été respecté pour ce patient du Kentucky. 

    "Ce genre d'histoire nous fait beaucoup de mal, se désole de Docteur Guillaume Ducos, car les familles ont déjà du mal à accepter l'idée que leur proche est décédé, car avec l'assistance qui fait fonctionner ses organes, il n'a pas l'air mort, sa cage thoracique se soulève et son corps est chaud." "Le fait de véhiculer cette information est très préjudiciable et jette l'opprobre sur le don et la greffe d'organes en France", a également regretté l'Agence de la biomédecine. 

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