Ces dernières semaines, le nombre de départs de feu a explosé dans plusieurs départements de l’Hexagone. En Occitanie, plusieurs zones sont en risque incendie. Des outils et des technologies numériques permettent aux autorités de s’y préparer. Tour d’horizon.
Des hectares de terres carbonisés. Des milliers d’arbres partis en cendre. Des sapeurs-pompiers en première ligne. Des habitations menacées. Des populations évacuées, sous le choc, avant que les flammes ne parviennent jusqu’à elles. À chaque fois qu’un incendie de grande ampleur se déclare sur le territoire, le même scénario se répète.
Alors que plusieurs départements traversent une période de sécheresse intense, le nombre de départs de feu est en hausse cette année en Occitanie, observent les autorités. Et plusieurs zones comme les Cévennes, Toulouse, Castelnaudary, Condom, Perpignan ou encore Montpellier sont actuellement en risque incendie modéré, sévère ou extrême.
"On a préparé des moyens préventifs supplémentaires"
Sécheresse, épisode de canicule, vent d’autan : les actuelles conditions météorologiques ont poussées le SDIS de Haute-Garonne à s'adapter pour faire face aux risques. “On s’attendait à des départs de feu plus nombreux donc on a déjà préparé des moyens préventifs supplémentaires”, explique le lieutenant-colonel Lamadou-Perrié du SDIS 31.
Pour se préparer au mieux à ces interventions, les effectifs du SDIS 31 se réfèrent aux indices de danger mis en place par des organismes de surveillance météorologiques tels que Météo-France.
Des observations “au jour le jour”
L’institut national de météorologie a élaboré un “indice forêt météo” (IFM) et s’en sert quotidiennement pour surveiller le risque de départ de feux sur l’ensemble du territoire. "Développé au Canada à la fin des années 1970, il permet d’estimer le danger météorologique de feux de forêts”, indique l’organisme national sur son site internet.
Les observations et les prévisions météorologiques permettent de calculer un IFM au jour le jour.
Météo-France
Pour établir cet indice, Météo-France indique s’appuyer sur plusieurs “données météorologiques simples”. “Température, humidité de l’air, vitesse du vent et précipitations. Ces données alimentent un modèle numérique qui simule l’état hydrique de la végétation et le danger météorologique d’incendie qui en découle”, indique Météo France.
Depuis plusieurs années, le SDIS 31 et l’ONF participent à la surveillance des zones exposées aux risques incendie.
Surveillance par satellites
L’EFFIS, le programme européen d’information sur les feux de forêts rattaché à Copernicus permet lui aussi de surveiller et d’évaluer le risque d’incendie à l’échelle européenne. En France, “on a trois fois plus d'activation des alertes que l’année dernière à la même époque” assure Stéphane Ourevitch, expert principal au sein de Copernicus.
Grâce à tout son réseau de satellites, l’EFFIS peut établir une surveillance accrue des zones concernées par des incendies et des feux de forêts. Lorsque plusieurs facteurs sont réunis, plusieurs niveaux d’alerte sont émis par le centre, du plus bas au plus élevé. Danger très faible, faible, modéré, élevé, très élevé ou encore extrême. “On est dans une période d’extrême danger”, précise Stéphane Ourevitch.
Rapidité d’intervention
Selon le lieutenant-colonel Lamadou-Perrié, les observations menées par ces consortiums scientifiques sont fiables. Elles apportent même une aide précieuse aux sapeurs-pompiers. “Cela nous permet d’avoir une rapidité d’intervention et de mieux lutter contre les feux naissants. Intervenir plus rapidement sur les lieux des incendies nous permet d’éviter que les feux prennent de l’ampleur”, explique-t-il.
Lorsqu’une zone est identifiée comme étant en risque incendie très sévère, les sapeurs-pompiers peuvent se déployer à proximité. Leur intervention sera plus rapide et donc plus efficace en cas de feux. “Quand on est averti, on envoie des sapeurs-pompiers spécialisés, des camions citernes, des unités de feux de forêts et on se tient prêt à intervenir”, détaille le lieutenant-colonel Lamadou-Perrié.
Comme le rappelle Stéphane Ourevitch, les services de l’EFFIS avaient “déjà détecté un risque extrême d'incendie dans le bassin d'Arcachon avant l’incendie du 12 juillet”. “Notre outil est connu. On sait qu’on est consulté assez fréquemment par les services de secours départementaux et les médias”, assure Stéphane Ourevitch.