Des satellites mis en œuvre par l’Agence spatiale européenne dans le cadre du programme Copernicus dont certains ont été fabriqués à Toulouse (Haute-Garonne), sont utilisés pour cartographier les zones touchées par les violents incendies en Grèce. Les informations récupérées sont transmises aux autorités locales pour appréhender au mieux les feux.
Les incendies ravageurs sur l'île de Rhodes en Grèce semblent hors de contrôle depuis une semaine. Lundi 24 juillet, 67 nouveaux départs accentuent le chaos. Les autorités peuvent néanmoins compter sur un outil qui pourrait atténuer ce qui peut l'être : grâce au programme Copernicus, des satellites d'observations de la Terre fabriqués à Toulouse (Haute-Garonne), mis en place par l'Agence spatiale européenne (ESA), sont utilisés pour cartographier les zones ravagées par les flammes.
Photos satellites puis traitement des données
Financé par l'Union Européenne, ce programme d'observation s'intéresse à notre planète et à son environnement. Il s'appuie sur une constellation de satellites dont les missions Sentinels, aidés par des missions nationales ou européennes.
Lors d'évènements climatiques comme les incendies en Grèce, les satellites de Copernicus s'adaptent et suivent l’évolution des incendies depuis l’espace. "Ils fournissent des données à l’échelle globale, de manière répétée dans le temps grâce à des résolutions spatiales de plus en plus fine" explique Clément Albergel, chercheur au bureau du climat de l’ESA au Royaume-Uni.
Ces données sont ensuite traitées grâce aux services du programme aéronautique. Lors d'une urgence, le système européen d'information sur les incendies de forêt est activé (EFFIS). "Cela comprend des prévisions météos et des cartes mises à jour quotidiennement sur les zones en train de brûler et des périmètres d'incendie" poursuit Clément Albergel.
Surveiller et détecter
D'un point de vue physique, la détection des feux depuis l’espace repose sur deux principes : "l'anomalie thermique", lorsque température du sol est plus chaude sur certaines zones. Et "les changements de lumière réfléchie" sur la surface du sol, au moment où végétation brûlée devient sombre.
En plus de ces données, les satellites jouent un rôle de surveillance. "En termes de suivi du risque, on peut détecter les zones sèches et sujettes aux incendies, les feux actifs et ceux uniquement fumant, les zones brûlées, ainsi que les émissions de fumée dans l’atmosphère" détaille le spécialiste.
Les bureaux de l'ESA et du programme Copernicus sont répartis un peu partout sur le sol européen. Le suivi des incendies par les satellites ne se font pas à Toulouse. Mais ce type de suivi satellite peut servir aux sapeurs-pompiers de l'Hexagone : c'était le cas pour les sapeurs-pompiers de Nouvelle-Aquitaine lors des violents feux pendant l'été 2022.