Indépendance des facs de médecine vis-à-vis des labos pharmaceutiques : Toulouse.... moins pire que les autres !

Un organisme indépendant a publié un classement des 37 facs de médecine françaises passées au cribble de leur indépendance vis à vis des labos pharmaceutiques. Le résultat est catastrophique. Au milieu de ce marasme, Toulouse s'en sort finalement moins mal que le moyenne. 

Avec une note de 1 point sur 26 possibles en matière de lutte contre la dépendance à l'industrie pharmaceutique, la fac de médecine de Toulouse-Purpan (université Paul Sabatier) est finalement... parmi les mieux classées de France ! 

Le FormIndep, un organisme indépendant qui vise à  développer "une formation et une information médicales indépendantes de tout autre intérêt que celui de la santé des personnes", a réalisé une grande enquête sur les 37 facs de médecine française en passant au cribble leur fonctionnement et leur politique pour se dégager des liens d'intérêts avec les grands labos pharmaceutiques. 

Plusieurs critères sont ainsi passés à la moulinette : l'acceptation de cadeaux, le nombre de conférenciers liés à l'industrie pharmaceutique, les événements organisés ou co-organisés par les labos sur le campus, les financements apportés par les grands groupes, les cours abordant la question de l'influence économique etc. Des critères mis en place aux Etats-Unis depuis plusieurs années. 

A chaque fois qu'une université résiste à cette pression, elle marque un ou plusieurs points. Le maximum est de 26. Le résultat en France est catastrophique : la meilleure université est celle de Lyon-Est avec... 5 points. Suit Angers avec 4 points puis 7 autres universités, dont Toulouse, avec... un seul point ! Les autres sont à zéro !

A Toulouse, le seul petit point a été décroché parce que "des cours isolés ont lieu abordant la question de l'influence des firmes pharmaceutiques et des conflits d'intérêts en médecine". 

Seuls trois doyens ont accepté de répondre aux questions. Pas celui de Toulouse, selon Paul Scheffer, doctorant en sciences de l'éducation, auteur de l'étude pour FormIndep. 

Certains profs expliquent qu'un médecin sans liens d'intérêts et un médecin sans intérêt !


"Il reste encore beaucoup de travail pour faire changer les mentalités et les pratiques, explique-t-il à France 3 Midi-Pyrénées. En 2007, c'est l'association des étudiants en médecine qui était à l'initiative de ce classement et la situation était la même qu'en France aujourd'hui. Et puis les choses ont évolué dans le bon sens. Ici, l'association nationale des étudiants en médecine de France travaille sur ce sujet depuis 2014. On espère qu'en publiant ce classement français, il y aura une prise de conscience et une mobilisation pour changer les comportements". 

Aujourd'hui, les facs de médecine française sont perméables à l'intervention des labos dans la formation des futurs médecins. "Nous avons les témoignages d'étudiants, poursuit Paul Scheffer qui raconte que certains profs expliquent qu'un médecin sans liens d'intérêts et un médecin sans intérêt ! Il faut faire bouger les choses pour former les étudiants à pratiquer une médecine plus indépendante, pour eux et surtout pour les patients"

Le deuxième classement sera publié fin 2017. Il sera alors intéressant de voir si les facs de médecine ont enfin placé l'indépendance comme priorité. 
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