Selon l'Insee, en 50 ans la population a fortement baissé sur certains territoires d’Occitanie

L'institut publie ce jour les résultats d'une étude menée sur les cinquante dernières années. Celle-ci révèle un dépeuplement massif dans des bassins de vie, autrefois très dynamiques en termes agricole et industriel.

"Difficile de rester au pays quand l'emploi fait défaut". C'est en ces termes que l'Insee d'Occitanie introduit les résultats de son étude.

Selon l'institut, sur les cinquante dernières années, certains territoires d'Occitanie se sont dépeuplés avec la disparition des exploitations agricoles familiales et d'anciennes industries. 

215 "bassins de vie" composent le territoire d'Occitanie.

Un bassin de vie représente "le plus petit territoire sur lesquels les habitants ont accès aux équipements et services les plus courants".

143.000 habitants en moins

788 000 habitants occupaient ces territoires en 1968. En 2016, les 63 bassins de vie les plus impactés par le dépeuplement ne comptaient plus que 645 000 personnes, soit une baisse de 18 %.

Dans le même temps, l'exode rural a profité au reste du territoire et aux métropoles, qui en cinquante ans gagnaient 49% de population.

Dans l’Aubrac, dans les Pyrénées et à l’ouest du Gers, la fermeture des exploitations agricoles ainsi que l’arrêt total ou partiel des industries, des mines ou des usines de textile ont sévèrement réduit les effectifs et diminué d’autant la possibilité de vivre sur place.

Autre facteur déclenchant l’exode des populations : l’éloignement des pôles d’activité n’a pas permis à ces habitants de résider sur ces bassins.

78% d’emplois agricoles perdus

La disparition des fermes familiales, dans lesquelles plusieurs générations cohabitaient, est la première cause des pertes d’emplois.

93 000 emplois d’exploitants ou d’ouvriers agricoles ont été perdus dans les territoires en déclin démographique d’Occitanie depuis 1968, précise l’Insee.

Les politiques d’orientation agricole, l’agrandissement et la modernisation des exploitations ont accéléré ces pertes. Devenue économe en main-d’œuvre, l’agriculture a aussi changé de modèle. La présence des femmes d’agriculteurs, de moins en moins nécessaire à la ferme, a fortement diminué. Elles étaient 95% à travailler sur l’exploitation en 1968. En 2008, l’activité des femmes en dehors de la ferme était majoritaire.

Selon l’Insee, en 1968 les emplois liés à l’agriculture représentaient 80 % des effectifs autour de Trie-sur-Baïse entre Hautes-Pyrénées et Gers et 70% à Alban (Tarn) et l’Isle-en-Dodon (Haute-Garonne). Cinquante ans plus tard ils ne constituent plus que 12% des effectifs.

37 000 postes perdus dans l’industrie en 50 ans

En 1968 les bassins de vie étaient structurés par la présence importante d’industries du cuir, du textile ou de l’habillement.

La fin des vieilles industries, mines, métallurgie et textile a constitué la seconde cause des baisses d’emplois dans les bassins aujourd’hui en déclin. Elle a été d’autant plus douloureuse qu’elle s’est déroulée sur fond de baisse d’emplois agricoles, constate l’Insee dans son rapport.

Ces territoires ont perdu 37 000 postes d’ouvriers non agricoles de 1968 à 2016.

La  nouvelle économie, davantage axée sur les emplois tertiaires, a partiellement remplacé la perte des emplois industriels par des cadres, des employés ou des professions intermédiaires.

D’autres secteurs ont souffert du déclin agricole et industriel. Ainsi le commerce et l’artisanat ont perdu 9 000 emplois ses cinquante dernières années.

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