C'est une belle rencontre entre passionnés qui s'est tenue, ce dimanche 23 juin 2024, dans un dépôt SNCF de Toulouse. D'un côté, les urban sketchers, passionnés de dessins “in situ”. De l'autre, un bénévole d'association et la 241-P-9, une locomotive à vapeur en cours de remise en état.
"C'est le nec plus ultra de la locomotive technologie française. Elle est née en 1949. Elle a fait 20 ans de service et un million six cent mille de kilomètres. Elle a tiré des trains de voyageurs." Bruno Vachin est secrétaire et bénévole au sein de l'Amicale des anciens et amis de la traction vapeur Midi-Pyrénées. Et autant vous dire qu'il ne tarit pas d'éloges sur la machine qu'il présente à ses invités du jour.
"C'était comme on dit le TGV de l'époque : une vitesse de 120 kilomètres/heure, une puissance de 4000 chevaux et des trains de 12,14, 16 voitures. L'une des machines les plus puissantes d'Europe."
Croquer la bête
Le moment est rare et l'heure venue de débâcher la bête. Les urban sketchers de Toulouse invités s'installent, sortent support, crayons ou pinceaux pour entamer leurs croquis. “Le fait que ce soit une machine d’une époque révolue… Ça me fait penser aux sujets que Monet et les grands peintres impressionnistes faisaient”, avoue l'artiste et urban sketcher Vavastien.
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Dimitri Engman est aussi de la partie. Lui qui aime les trains et qui vient de la cité ferroviaire de Capdenac en Aveyron confie que c'était là une occasion à ne pas rater même si le travail sur le papier ne s'annonce pas forcément facile.
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Posé face à l'ancienne locomotive à vapeur qu'il qualifie de belle et grosse machine, le jeune homme s'explique. "Il y a beaucoup de détails, il faut faire des choix, trier, trouver les formes importantes qui vont être intéressantes pour la forme qu'on cherche à dessiner. Chaque personne ici va la dessiner différemment. Moi, ce qui m'intéresse, c'est de mettre le doigt sur les détails qui vont suggérer le fonctionnement de la machine."
À chacun, son choix de la perspective. Et ici, personne ne porte de jugement, affirme Brigitte Saget. "L'intérêt, c'est le partage", confirme Christine Soueges, une autre dessinatrice.
40.000 heures de travail bénévole
C'est sans doute l'une des dernières occasions pour ces Toulousains de profiter de ce trésor du patrimoine. Après quinze ans passés à la remettre en état, la locomotive à vapeur devrait connaitre une nouvelle vie.
Construite en 1949 au Creusot pour rouler sur la ligne Paris-Marseille, la locomotive à vapeur surnommée Mountain a été remisée après l'électrification des lignes SNCF. Il aura fallu 40.000 heures de travail à la quinzaine de bénévoles qui, tous les samedis, se retrouvent dans ce dépôt SNCF de la rue Périole, explique Bruno Vachin.
Là voici prête à retourner sur les rails. Objectif : rejoindre Carmaux pour poursuivre sa remise en état dans le cadre d'un projet patrimonial autour du charbon. Mais l'association de bénévoles passionnés a encore de plus grands projets pour cette machine hors normes. Il faudra encore quelques années de travail, mais l'espoir, c'est de décrocher un agrément et de revoir la 241-P-9 rouler sur le réseau ferroviaire.
