L'islamiste Farouk Ben Abbes, ex-assigné à résidence à Toulouse, jugé durant trois jours

Présenté comme une figure de l'islamisme radical, Farouk Ben Abbes, ex-assigné à résidence à Toulouse, comparaît devant la justice, avec trois autres hommes, pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme".

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Il comparaît libre, le très médiatique Farouk Ben Abbes...

Sous contrôle judiciaire depuis la levée de son assignation à résidence à Toulouse, l'homme de 32 ans, est face à ses juges, pour la première fois pour ce type d'affaires : "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme"
A ses côtés, trois autres prévenus (deux seulement sont présents dans le box vitré de la salle 2.03 du tribunal correctionnel de Paris, le troisième, parti en Irak et en Syrie en 2015, manque à l'appel). 

Ces quatre hommes, jugés du 4 au 7 juillet 2018, sont soupçonnés d'avoir administré ou animé entre 2006 et 2010 le site Ansar al-Haqq, une référence du web jihadiste en Français, dont le nom signifie "Les partisans de la vérité". Ils sont accusés d'avoir endoctriné, incité voire recruté pour le combat armé via diverses publications sur ce forum qui soutenait ouvertement les combattants jihadistes et les organisations terroristes, dans un "jihad médiatique" prôné par Al-Qaïda.

Farouk Ben Abbes est notamment accusé d'avoir diffusé sur Ansar al-Haqq un ouvrage intitulé "39 moyens pour servir le jihad et y participer" qu'il avait traduit lors d'un séjour clandestin à Gaza. Le 34ème moyen est le jihad électronique, "la moitié du combat" selon la formule qui accompagnait chacun de ses messages sur le forum.

Pour les avocats de Farouk Ben Abbes, qui nie toute incitation au jihad, sa personnalité cristallise autour de lui une fièvre médiatique et un "acharnement administratif". 
Dans l'après-midi, mercredi 4 juin 2018, le tribunal a rejeté la demande des avocats de Farouk Ben Abbes de transmettre une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) à la Cour de cassation, ouvrant la voie à l'examen du fond de l'affaire.
William Bourdon et Vincent Brengarth avaient soulevé cette QPC portant sur le délit d'association de malfaiteurs à visée terroriste pour lequel les prévenus sont jugés, considérant que les faits reprochés à leur client ne correspondent pas à la définition stricte du délit.

Jamais condamné sauf pour des manquements à son assignation à résidence, Farouk Ben Abbes apparaît toutefois dans plusieurs dossiers antiterroristes récents. A son retour de Gaza, Ben Abbes avait été arrêté en avril 2009 en Egypte puis remis à la Belgique en 2010, et interpellé en France la même année dans l'enquête sur les projets d'attentats.
Les investigations franco-belges avaient confirmé l'ancrage de M. Ben Abbes dans la mouvance islamiste radicale, notamment sa proximité avec les frères Clain ou avec Thomas Barnouin, vétéran du jihad aujourd'hui détenu en Syrie par les forces kurdes.
    
Mais un non-lieu avait été prononcé en 2012 par les juges parisiens, faute d'avoir pu recueillir des charges suffisantes auprès des autorités égyptiennes. 

Pour les associations de victimes du terrorisme en France, Farouk Ben Abbes est passé à travers les mailles du filet, par méconnaissance des pratiques terroristes. Dans le public est assise Catherine Vannier, la mère de Cécile, une lycéenne tuée en 2009 au Caire. Farouk Ben Abbes est cité dans ce dossier mais n'y est pas poursuivi.



 

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