Dans une lettre adressée aux Toulousains, le maire LR met fin au suspense (relatif) et annonce qu'il est candidat à sa succession. Et confirme qu'il ne sollicitera aucune investiture de partis politiques.
Il aurait pu choisir une interview dans la presse quotidienne régionale ou à la télé, une déclaration sur les réseaux sociaux... C'est finalement par une lettre de deux pages qu'il adresse aux Toulousains, que le maire LR de Toulouse Jean-Luc Moudenc confirme qu'il est candidat pour un nouveau mandat, aux élections municipales de mars 2020.
Une courrier dans les boîtes aux lettres
Dans cette lettre, datée du 20 septembre 2019 et distribuée actuellement dans les boîtes aux lettres de la ville par les militants de son micro parti "Pour Toulouse", il énumère une partie de son bilan et trace les lignes de ce que pourrait être son programme avant de conclure :Sa candidature était un secret de polichinelle. Le suspense n'a jamais été insoutenable. Mais ces derniers mois, Jean-Luc Moudenc repoussait systématiquement la question indiquant notamment : "Si j'annonce que je suis candidat, je lance la campagne. Si je dis que je ne suis pas candidat je lance aussi la campagne pour ma succession".Je suis candidat aux prochaines élections municipales des 15 et 22 mars 2020 pour initier ces nouveaux progrès que nous devons réussir ensemble (Jean-Luc Moudenc)
Faux suspense
Bref, il entendait rester maître du calendrier. Ni trop tôt, ni trop tard. Devant des journalistes, en juin dernier, il évoquait une décision "dans quelques mois", voire "avant Noël". Mais tout indiquait depuis des mois que la décision était prise et que la campagne était en préparation.Le meeting de baptême de son micro-parti "Pour Toulouse" (ex-Toulouse Ensemble), le 22 juin, ressemblait à s'y méprendre à un meeting de lancement de campagne, qui ne portait pas ce nom...
Finalement, c'est donc avant la fin septembre, à 6 mois presque jour pour jour des élections, qu'il se lance officiellement. La campagne risque d'être longue.
Aucune investiture
Dans ce courrier, Jean-Luc Moudenc confirme qu'il ne sollicitera aucune investiture de partis politiques :Là non plus, pas de surprise : même si les négociations entamées avec La République en Marche, par l'entremise du député Jean-François Portarrieu, ex-collaborateur de l'ancien maire PS Pierre Cohen, débouchent comme prévu sur un accord, le candidat Moudenc n'arborera, comme en 2014, aucun logo sur ses affiches et flyers de campagne, pas plus Les Républicains, auxquels il est toujours adhérent, que LREM.Pour mieux rassembler, je ne sollicite l'investiture d'aucun parti politique (Jean-Luc Moudenc)
Cependant, ce dimanche 22 septembre il participait bien à la fête annuelle des Républicains de Haute-Garonne.
Toujours un plaisir de se retrouver autour de la traditionnelle Fête Départementale des @republicains31 !
— Laurence Arribagé (@LArribage) September 22, 2019
Un seul mot d’ordre : tous unis derrière @jlmoudenc et celles et ceux qui mèneront les prochains combats électoraux. pic.twitter.com/DjiNHPtojE
Un appel à adhésion
La lettre de Jean-Luc Moudenc se termine par un coupon détachable pour adhérer à son micro parti "Pour Toulouse" et participer à la campagne déjà nommée "Aimer Toulouse".L'impression et la distribution de la lettre seront imputées à ses comptes de campagne.
La gauche toujours désunie
Parmi certains de ses adversaires, la campagne est déjà lancée. Le rassemblement national (RN) a déjà son candidat, le conseiller régional Quentin Lamotte.A gauche, plusieurs démarches sont lancées depuis des mois : le mouvement Archipel Citoyen avec l'appui des écologistes, de la France Insoumise et d'autres mouvements politiques tentent d'initier une nouvelle forme de démocratie locale ; le PS a de son côté désigné Nadia Pellefigue comme chef de file, et d'autres, comme l'ancien maire PS Pierre Cohen, passé à Génération.s, espèrent toujours une union à gauche pour aboutir à une seule liste face à Jean-Luc Moudenc.
Une pétition vient d'être lancée en ce sens, en vue d'obtenir une union des forces de gauche. L'entrée officielle en campagne de Jean-Luc Moudenc, alors que ses adversaires n'ont pas encore trouvé un accord, les place au pied du mur.
Né le 19 juillet 1960 à Toulouse Jean-Luc Moudenc a commencé par une carrière de journaliste dans la presse régionale.
Mais très vite, il s’intéresse à la politique.
A 26 ans, en 1986, Jean-Luc Moudenc est nommé directeur de communication du conseil régional de Midi-Pyrénées
Un an plus tard, il entame sa carrière politique avec un premier mandat de conseil municipal de Toulouse. Depuis, il n’a jamais quitté les couloirs de l’hôtel de ville, soit 32 ans !
Parallèlement, il est successivement directeur de cabinet à Lourdes, assistant parlementaire de Dominique Baudis.
En 1992, il devient conseiller régional de Midi-Pyrénées à l’âge de 32 ans. Son mandat régional se termine en 2001.
Deux ans plus tard, il est conseiller départemental de Haute-Garonne où il sera réélu jusqu’en 2008.
A 41 ans, il devient adjoint au maire de Toulouse, de 2001 à 2004 avant de devenir maire, pour la première fois à l’âge de 44 ans. Il remplace Philipe Douste-Blazy parti au Gouvernement.
Son premier mandat de maire va durer 4 ans avant de perdre les municipales de 2008 face au socialiste Pierre Cohen. Une première pour la droite à Toulouse depuis 37 ans.
Alors simple conseiller municipal, Jean-Luc Moudenc devient député de Haute-Garonne de 2012 à 2014.
Aux municipales de 2014, il parvient à reconquérir la mairie de Toulouse. Il a 54 ans.
A l’aube de ses 60 ans, Jean-Luc Moudenc est candidat pour un 3e mandat de maire.