Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a présidé la cérémonie d'hommage en mémoire des sept victimes des attaques terroristes de Mohammed Merah, perpétrées en mars 2012. Elle s'est tenue square Charles de Gaulle à Toulouse, ce vendredi 11 mars.
Ils s'appelaient Imad Ibn Ziaten, Abel Chennouf, Mohamed Legouad, Jonathan Sandler, Gabriel Sandler, Arié Sandler, et Myriam Monsonégo. Dix ans jour pour jour après leur mort, la plaie est toujours vive.
Entre le 11 et le 19 mars 2012, Mohammed Merah, ce jeune de 23 ans surnommé "le tueur au scooter", passe de délinquant à djihadiste en ôtant la vie à sept personnes entre Toulouse et Montauban. Trois militaires, ainsi qu'un professeur et trois enfants d'une école juive.
Au square Charles de Gaulle de Toulouse, une cinquantaine de personnes - dont le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, la ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu, et le président du CRID Midi-Pyrénées Franck Touboul - ont commémoré ce triste anniversaire ce vendredi 11 mars.
"Par cette journée, notre nation honore la mémoire de nos concitoyennes et nos concitoyens qui ont perdu la vie au cours d'attentats d'une violence terrible, aveugle, inhumaine" déclare dans son discours Jean-Michel Blanquer, qui préside la cérémonie. Sont présents autour de lui des représentants de la ville, du département, de la région, des anciens combattants et des familles de victimes. Dans la ville rose, à jamais éprouvée par les affres du terrorisme, la date du 11 mars est désormais lourde de symbolique.
Devenue Journée nationale d'hommage aux victimes du terrorisme en 2019, elle rappelle aussi le douloureux souvenir de l'assassinat du maréchal des logis-chef, Imad Ibn Ziaten, près du gymnase de l'Hers à Toulouse. Pour les familles des victimes et le pays entier, elle marque aussi "le début d'actes meurtriers immondes", d'après les mots du ministre, qui coûteront la vie à six autres personnes.
"Une cicatrice indélébile"
12 jours d'horreur et de terreur semée par le terroriste Mohammed Merah. En marge de leur visite en Haute-Garonne pour observer le déploiement du programme "30 minutes d'activités physique quotidienne" dans certaines écoles, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, et la ministre déléguée chargée des Sports, Roxana Maracineanu, ont donc pris le temps de se souvenir des victimes. Les premières d'une longue lignée.
Car l'itinérance meurtrière de Mohammed Merah est un tournant, "une cicatrice indélébile" dit Jean-Michel Blanquer, qu'il est important de garder en mémoire. Les attaques de mars 2012 perpétrées à Toulouse et Montauban marquent en effet le début d'une décennie, ponctuée de vagues d'attentats de terroristes islamistes extrémistes en France. A cette commémoration, quelques élèves de 4ème du collège Emile Zola de Toulouse sont présents. Pour que la mémoire perdure, il faut la transmettre.
Une commémoration en présence des plus jeunes
"C'est important pour nos élèves, de remettre en mémoire ces attentats et toutes les victimes d'actes de terrorisme. Peut-être encore plus à Toulouse que dans d'autres endroits" souligne Fabien Boscher, principal de l'établissement scolaire, venu accompagner les élèves. " A l'école, on est des passeurs de mémoire, et c'est toute la République aussi qui tient à cela", déclare-t-il avec émotion.
C'est un moment où nos jeunes prennent conscience d'une manière un peu plus appuyée de ce qu'il s'est réellement produit
Fabien Boscher, principal du collège Emile Zola
La plupart de ces jeunes étaient âgés de 3 ou 4 ans à l'époque. Désormais adolescents, leurs souvenirs prennent une autre couleur. Ayla Ok a 14 ans. Elle se rappelle surtout des événements à travers le récit de ses parents. "Ce sont surtout eux qui l'ont vécu". Elle a choisi de venir ici, pour essayer de se rappeler. Mathilde Camilleri, 13 ans, participe aux commémorations pour la deuxième année consécutive. "C'est important pour soutenir les familles et les victimes. Et ça permet aussi de se souvenir, de ne pas oublier les actes qui ont été commis", assène la collégienne. L'année prochaine, Mathilde compte bien participer à nouveau à la cérémonie.
Des gerbes déposées devant la plaque commémorative
Après une quinzaine minutes, Jean-Michel Blanquer conclut son discours, et proclame "l'unité de la nation" comme le plus haut rempart contre la barbarie. "Il n'y a pas de démocratie sans belle République, et pas de belle République sans belle démocratie, et c'est de cela dont nous témoignons aujourd'hui. Face à la menace, nous ne renoncerons jamais à rien" lâche-t-il pour conclure sa prise de parole.
Plusieurs gerbes ont été déposées à l'issue de la cérémonie, devant la plaque en souvenir aux victimes de Mohammed Merah. Ces fleurs se faneront avec le temps, mais le souvenir des victimes, lui, restera intact.