Journée internationale des droits des femmes. 5 interdictions subies par nos mères et nos grands-mères au XXème siècle

Alors que le droit à l'IVG vient d'être inscrit dans le marbre de la constitution, retour sur les dates clé de l'évolution des droits des femmes en France. Difficile d'imaginer pour les jeunes filles d'aujourd'hui, qu'à une époque pas si lointaine, leurs aînées n'avaient pas le droit de voter, pas le droit de travailler ou d'étudier sans l'autorisation de leur mari.

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Imaginez un pays où les femmes ne pourraient travailler, étudier à l'université sans l'autorisation de leur mari, avoir leur propre compte en banque. Un temps pas si lointain qu'ont connu nos mères, nos grands-mères, arrière-grand-mère. Voici les dates clé qui ont changé la vie des femmes.

Disposer de son salaire :

Il faut attendre le 13 juillet 1907 pour que la loi autorise les femmes à disposition du fruit de leur travail. La loi sur le "libre salaire de la femme mariée". Un premier pas vers l'émancipation des femmes de la tutelle de leur mari. Même si les organismes financiers demandaient toujours l'autorisation du mari pour s'assurer de la provenance des fonds.

Avant cette date, tout bien acquis par la femme était soumis à l'administration de son époux. Il disposait donc à sa guise des revenus de sa femme.

Cette loi est le fruit d'un combat des féministes de l'époque parmi elles, Jeanne Chauvin. Elle est la première femme avocate de France en 1900, la première à plaider. C'est elle qui lance le projet de loi dès 1896 rejeté par le Sénat, mais finalement voté en 1907.

S'inscrire à l'université sans l'autorisation de son mari :

Le 18 février 1938 marque la fin de l'incapacité civile des femmes inscrites dans le Code civil en 1804. En clair, les femmes étaient jusqu'alors assimilées aux mineurs, aux délinquants, aux fous. Selon l'article 213 du Code civil de 1804, "le mari doit protection à sa femme, elle lui doit en retour l'obéissance". À partir de la loi de 1938, la femme mariée peut posséder une carte d'identité, s'inscrire à l'université sans avoir besoin que son époux l'y autorise ! Mais la femme reste toujours soumise au bon vouloir du chef de famille pour travailler !

Il n'en reste pas moins qu'au regard de la loi la femme mariée devient majeure.

Voter

 A voté ! Le 21 avril 1944, les femmes obtiennent le droit de vote, par décret signé par le général de Gaulle. Une conquête majeure sur le chemin de l'égalité des droits entre les hommes et les femmes. C'est en 1945, à la Libération qu'elles pourront pour la première fois glisser un bulletin dans l'urne.

Un long combat ponctué de pionnière à l'image d'Arria Ly une figure du féminisme à Toulouse qui avait osé se présenter aux élections législatives de 1910. 

Travailler et signer un chèque

13 juillet 1965. C'est une petite révolution qui passe par une réforme du régime matrimonial sans contrat en posant le principe de la "communauté réduite aux acquêts". Chaque époux conserve désormais la liberté de la gestion de ses biens acquis avant le mariage, par héritage et dispose du fruit de son travail.

Ainsi, un peu plus de 20 ans après l'obtention du droit de vote, les femmes peuvent donc travailler, ouvrir un compte en banque, signer un chèque sans avoir à demander l'autorisation ou la validation de leur mari.

Dans la foulée, une autre loi supprimera le principe du chef de famille en reconnaissant l'égalité des époux en matière d'autorité parentale. Mais les vieux principes ont la vie dure comme en témoigne cette archive de 1964.

Disposer de son corps

"Un enfant, si je veux, quand je veux", le slogan féministe des années 70 est devenu réalité en France. Même au-delà des espoirs des militantes de l'époque avec l'inscription du droit à l'IVG dans le marbre de la constitution. 

Et pourtant, longtemps, la conception était interdite et l'avortement passible de la peine de mort.

Il faut attendre le 19 décembre 1967 pour que soit adoptée la loi Neuwith du nom du député qui l'a portée. Une loi adoptée après 11 propositions rejetées en 10 ans ! Elle autorise la vente, l'usage des méthodes contraceptives comme la pilule. De fait, la loi Neuwirth abroge un précédent texte de 1920 qui réprimait "La provocation à l'avortement et à la propagande anticonceptionnelle". 

Le droit à l'interruption volontaire de grossesse lui est finalement définitivement adopté le 17 janvier 1975 après une loi votée à titre expérimental votée le 20 décembre 1974. Simone Veil défend ce texte devant l'Assemblée nationale dans un discours historique qui veut mettre un terme à une législation jusqu'alors " inique et inefficace". 

Inscrit aujourd'hui dans la constitution, ce droit a été obtenu de hautes luttes. Une pratique passible de peine de mort en 1942. Des peines seront même exécutées pour l'exemple. Les faiseuses d'ange Marie-Louise Giraud et Désirée Piogé seront guillotinées pour avoir pratiqué des avortements clandestins. C'était en 1943 sous le régime de Vichy. 

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