Depuis près de 40 ans, le 22 mars est la journée mondiale de l'eau. L'occasion de faire le point sur le patrimoine aquatique de notre région : des ressources non négligeables, mais soumises à de fortes pressions.
A cheval sur trois grands bassins versants : Adour-Garonne, Rhône Méditerranée et Loire Bretagne, la région Occitanie compte près de 40 000 hectares de lagunes méditerranéennes, 35 000 zones humides et 74 000 kilomètres de cours d'eau la traversent. Une richesse ? Indéniablement. Mais si les ressources en eau souterraines et superficielles sont globalement importantes, de nombreux territoires présentent déjà des déséquilibres entre les ressources disponibles et les besoins des usagers et des milieux. Ce qui crée chaque année des conflits d'usage.
De nombreuses activités économiques dépendent étroitement de la quantité et de la qualité de ces ressources : l'agriculture, la pêche et la navigation, l'industrie, le tourisme et l'hydroélectricité.
Sur 1,6 milliards de m3 d'eau prélevés chaque année, 42 % sont dédiés à l'agriculture, 38 % à l'eau potable et 20 % à l'industrie.
Déficit entre ressources et besoins
En 2018, le déficit régional entre ressources et besoins était déjà estimé entre 160 et 180 millions de m3. Avec le changement climatique, il va s'accentuer d'ici 2030.
Qualitativement, le constat n'est pas plus rassurant. Un grand nombre de ressources et de milieux aquatiques présentent un état dégradé. Plus de la moitié des masses d'eau de surface (cours d'eau, plans d'eau, eaux côtières et eaux de transition) n'a pas atteint le bon état visé par la directive cadre sur l'eau, selon la Région Occitanie. Des surfaces aquatiques, et notamment celles des zones humides, ne cessent de diminuer, du fait des activités humaines et du réchauffement.
Sécheresses et inondations exceptionnelles... répétées
Ces trente dernières années, l'Occitanie a connu de nombreux épisodes climatiques extrêmes sur son territoire : pas moins de huit inondations exceptionnelles entre 1988 et 2018, des dizaines de décès et plus de trois milliards de dégâts.
Durant les vingt dernières années, près de 30 % des décès liés aux inondations en France l'ont été en Occitanie.
Dire que la problématique de l'eau et du changement climatique n'est pas éloignée de nous est un euphémisme. La journée mondiale de l'eau, quelques jours après la dernière publication ô combien alarmante du GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), est un peu l'occasion de ne pas l'oublier...