Le tribunal correctionnel de Toulouse en Haute-Garonne a jugé, ce jeudi 21 septembre 2023, les dix "citoyens engagés" à Dernière Rénovation qui avaient entravé la circulation du périphérique en décembre 2022 pour alerter sur l'urgence climatique. Un procès chargé de symbole.
350 euros d'amende. C'est la peine requise à l'encontre de chacun des dix "citoyens engagés" avec le collectif Dernière rénovation, pour avoir entravé la circulation sur le périphérique de Toulouse en Haute-Garonne , le 8 décembre 2022. Ces dix personnes de tous âge comparaissaient ce jeudi 21 décembre 2023 devant le tribunal correctionnel de la Ville rose, dans une salle pleine à craquer.
Il y a un an, ils s'étaient assis sur l'A 620 au nord de Toulouse durant une quinzaine de minutes avec des banderoles pour alerter sur l'urgence climatique, avant d'être délogés par la police.
Juste avant l'audience, Chantal Mas, qui a participé à cette action, estimait cette comparution devant le tribunal démesurée :
" Mobiliser des avocats, des procureurs pour un préjudice minime, est-ce que c'est vraiment nécessaire ? Quand on voit que les plus grands responsables du saccage de la planète sont parfois décorés ! L'Etat a été condamné pour inaction face à l'urgence climatique et cela n'a pas changé grand-chose, lance-t-elle, à notre journaliste Christophe Neidhart. Beaucoup de choses ont été essayées et on s'est résolue à faire une action un peu plus percutante pour nous faire entendre, être écoutés dans les médias, avoir un relais politique et cela a donné quelques résultats tout de même."
Un acte politique ?
Pour Me Clémence Durand, avocate des prévenus, qui a plaidé la relaxe, ce procès comporte plusieurs enjeux : " la question de l'état de nécessité et celle de l'urgence climatique qui elle représente un danger imminent et actuel sur l'ensemble de la population humaine. Il y a aussi la question de la liberté d'expression et de l'ingérence à notre sens disproportionnée, que représente ces poursuites dans ce type d'action", explique l'avocate.
Les dix prévenus espèrent tous ne pas être condamnés et surtout que la justice reconnaît "la désobéissance civile comme un acte politique face à l'urgence climatique".
Le tribunal correctionnel de Toulouse rendra son jugement en délibéré le 19 janvier 2024.