Le documentaire nous emmène en immersion au sein de l'Isae-Supaéro à Toulouse, école prestigieuse du secteur aéronautique et spatial, suivre des étudiants fortement préoccupés par les enjeux environnementaux. Malgré leur intérêt, voire leur passion pour l’air et l’espace, ils ont conscience que l’urgence climatique s’impose comme le défi majeur pour l’humanité.
"L'alternative" : Un film de Nicolas Combalbert à voir le jeudi 16 novembre 2023 à 22h50. Une coproduction les Films du Texmex avec la participation de France 3 Occitanie
D’entrée le documentaire nous plonge dans un moment solennel. Hymne national, fanfare et levée de drapeau sont de mise. C’est jour de rentrée pour les 200 nouveaux arrivants de première année à l’Isae-Supaéro, école toulousaine prestigieuse qui forme les cadres de l’industrie aéronautique et spatiale.
Les étudiants, pour la plupart issus de classes préparatoires, ont dû réussir un concours d’entrée très sélectif pour pouvoir intégrer cette école de référence mondiale. Dans le vaste campus de 22 hectares et autour de grands bâtiments modernes, des avions "Mirage" viennent rappeler les origines militaires de l’école, placée sous la tutelle du ministère des armées.
Alors qu'aujourd'hui le secteur aéronautique et spatial est confronté à une crise climatique sans précédent, l’urgence s’est fait sentir de donner une place conséquente aux enjeux environnementaux dans les programmes de l’Isae-Supaéro. Des étudiants, forts de leur engagement, viennent faire évoluer le cursus. Parmi eux, Anaïs, Gaëtan et Jules, qui, malgré leur intérêt et leur passion pour l’air et l’espace, ont conscience que l’urgence climatique s’impose comme le défi majeur pour l’humanité.
Alors que pour contenir le réchauffement climatique, le GIEC, le groupe d’expert du climat, recommande de limiter les émissions de CO2 à 2 tonnes par personnes et par an (l'équivalent d’un aller-retour Paris-New-York en avion) à l’horizon 2050 (accords de Paris - COP21), un cours destinés aux étudiants de 2ème année explore les moyens d’atteindre cet objectif :
Jules et Gaëtan préparent l’année à venir au sein du BDE (bureau des élèves) et de Supaéro for Earth, le club de la transition écologique de l’école. Jules, qui en est le président, explique : "on s’adresse à des étudiants en aéronautique, un secteur qui est pointé du doigt sur les thématiques du développement durable (…)
Une décarbonation est nécessaire si on ne veut pas se retrouver avec une industrie responsable de 10% des émissions de CO2 à l’échelle mondiale en 2050.
Jules, étudiant à Sup'aéro
"et en même temps, tu t’adresses à des passionnés du spatial et de l’aéronautique" rajoute-t-il.
Jules raconte que, depuis tout petit, fasciné par l’espace, il voulait devenir astro-physicien "ce que je voulais avec Supaéro for earth, c’est aller parler à ces gens et pas créer une opposition entre les gens qui voudraient que les avions restent au sol et les gens qui sont passionnés par la façon dont on les fait voler". Parce que moi, dit-il, je me retrouve des deux côtés.
Comment ces jeunes envisagent-ils leur avenir ? Certains, même si préoccupés par les questions écologiques, mais peut-être plus optimistes, poursuivront leurs carrières d'ingénieurs dans l'aéronautique sans imaginer que les avions puissent un jour s'arrêter de voler. Tandis que d'autres bifurqueront vers d'autres voies, ou s'engageront dans leur cursus pour repenser le transport de longue distance dans un contexte nouveau.
Le réalisateur suit ces étudiants pendant une année lors d'ateliers, groupes de travail ou réunions, nous invitant à les observer et les écouter dans leurs intéractions et leurs réflexions, afin de comprendre le regard que porte cette génération sur notre société.
Dans une époque confrontée à la crise climatique et où une transformation s'impose, comment ces jeunes, qui sortiront diplômés de l’une des meilleures écoles d’ingénieurs de France et qui compteront - pour certaines et certains d'entre-eux - parmi les plus grands décideurs, envisagent-ils de faire changer les choses et orienter la recherche vers une industrie moins polluante ?