Airbus a dévoilé son plan pour réduire de 50 % les émissions moyennes de CO2 liées au transport de ses avions entre la France et les États-Unis par bateau. La flotte maritime va être renouvelée avec des technologies innovantes liées au vent.
Transporter des parties entières d'avion par bateau entre la France et les Etats-Unis et réduire de 50 % ses émissions moyennes de CO2. Tel est l'objectif d'Airbus en annonçant dans un communiqué, le 25 octobre 2023, le renouvellement de sa flotte maritime avec "trois rouliers modernes à faibles émissions, assistés par un système de propulsion vélique".
Objectif : 33 000 tonnes par an d'ici 2030
L'armateur Louis Dreyfus Armateurs a été choisi pour construire, acquérir et exploiter "ces nouveaux navires hautement performants qui entreront en service à partir de 2026." Selon Airbus : "la nouvelle flotte devrait permettre de réduire les émissions moyennes de CO2 des trajets transatlantiques de 68 000 à 33 000 tonnes par an d'ici 2030. Cela contribuera à l'engagement d'Airbus de réduire ses émissions industrielles jusqu'à 63 % dans le monde d'ici la fin de la décennie - en prenant 2015 comme année de référence - conformément à la trajectoire de 1,5 °C de l'Accord de Paris."
Les nouveaux navires seront propulsés grâce à l’association de six rotors Flettner - de grands cylindres rotatifs qui génèrent une portance grâce au vent, ce qui propulse le navire vers l'avant - et de deux moteurs bi-carburant fonctionnant au diesel maritime et à l'e-méthanol. En outre, un logiciel de routage optimisera le voyage des navires à travers l'Atlantique, en maximisant la propulsion vélique et en minimisant la traînée dûe à des conditions océaniques défavorables.
Rotors Flettner, aile de kite
Airbus a déjà décidé d'équiper l'un de ses actuels bateaux, la Ville de Bordeaux, de cette technologie de propulsion assistée par le vent.
It’s #WorldMaritimeDay!#DidYouKnow Airbus ferries ⛵️ #A320 Family subassemblies from Europe to Mobile in the United States for final assembly?
— Airbus (@Airbus) September 28, 2023
We’ll soon start testing a new sail 🌬️ that is expected to reduce CO2 emissions by 1,800 tonnes annually, the equivalent of 700 diesel… pic.twitter.com/HId0b3h7WE
Parallèlement, le constructeur aéronautique européen travaille avec la start-up nantaise Airseas au développement d'un kite qui tracte les bateaux, la Seawing .
Ces évolutions répondent également à la volonté d'Airbus d'augmenter la cadence de sa production de la famille A320 à 75 appareils par mois d'ici 2026. "Chaque nouveau navire transatlantique aura la capacité de transporter environ soixante-dix conteneurs de 40 pieds (12,2 mètres) et six sous-ensembles d'avions monocouloirs (ailes, fuselage, mâts réacteur, empennages horizontaux et verticaux) contre trois à quatre sous-ensembles sur les cargos actuels", souligne le constructeur européen qui ne précise pas le coût total de l'évolution de sa stratégie de transport maritime.