Justice : au procès de Jean-Baptiste Rambla, l'obscur chemin qui mène au meurtre de Cintia Lunimbu

Lors du deuxième jour du procès devant la cour d'assises de Toulouse de Jean-Baptiste Rambla, jugé pour le meurtre de Cintia Lunimbu, les motivations du passage à l'acte de l'accusé contre la jeune femme ont commencé à se dessiner. Mais elles restent opaques.

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Lorsque Jean-Baptiste Rambla tue Cintia Lunimbu, le 21 juillet 2017 à Toulouse, il est en liberté conditionnelle. Accordée quelques mois plus tôt pour "bonne conduite", et peu avant la fin de sa peine de 18 ans de prison, pour le meurtre de la compagne de son ancien patron, à Marseille, en 2004.

Pour son entourage, ses proches, son patron, ses collègues, ses formateurs, les psychologues et les agents de la justice qui le suivent, il est parfaitement prêt à réintégrer une vie sociale et professionnelle "ordinaire".

Pourtant, Jean-Baptiste va passer à l'acte contre la personne de Cintia Lunimbu, une parfaite inconnue pour lui, en état de récidive donc, puisqu'étant en situation de conditionnelle.

Tenter de comprendre la "bascule"

Depuis lundi, jour d'ouverture de son procès devant la cour d'assises de Toulouse pour le meurtre en récidive de la jeune femme, la justice tente de comprendre cette "bascule". Et dans le flot des déclarations de l'accusé sur l'affaire qui l'a détruit enfant [Jean-Baptiste Rambla a été le témoin et donc la victime de l'enlèvement de sa soeur Marie-Dolorès suivi de son meurtre en 1974, affaire plus connue sous le nom de "l'affaire Ranucci" ou du "pull-over rouge, NDLR], il n'y a que quelques timides explications sur le meurtre de Cintia.

Jean-Baptiste Rambla n'en démord pas : quelques jours avant la mort de Cintia, il a reçu des menaces verbales d'un homme inconnu, dans la rue, qui connaît son prénom et lui prédit des "problèmes". Il prend peur, s'imagine qu'on lui veut du mal, et que cela va lui faire "perdre sa liberté conditionnelle". Il  a l'impression d'être épié, suivi.

Pour y faire face, il fait l'acquisition d'un Taser sur internet. Et de doses de cocaïne, signe d'une rechute dans cette addiction dont il dit aujourd'hui qu'elle a modifié son comportement, au moment de son premier meurtre [Corinne Beidl, en 2004]. 

Des explications difficiles

Quelques jours plus tard, il est victime, dit-il, d'une agression par un couple composé d'un homme et d'une femme. Il se réveille les mains en sang, dans un petit parc toulousain. Sur le chemin du retour chez lui, il se sent suivi, épié. Il aurait alors aperçu la victime à la fenêtre de son appartement. Persuadé qu'elle est la composante féminine du couple qui l'a agressé, il s'introduit par ruse dans l'immeuble, grimpe les quatre étages, sonne à la porte de Cintia qui lui ouvre. Un coup violent la projette au sol.  

La suite, et c'est l'autopsie qui le révèle, ce sont plusieurs coups de cutter assenés à la jeune femme, jusqu'à lui trancher la carotide. 

Aujourd'hui, interrogé par le président de la cour d'assises, Jean-Baptiste Rambla a du mal à expliquer son geste. Il se sentait sous pression, observé. "Mon sang n'a fait qu'un tour", déclare-t-il, "elle m'a fixé longuement, j'avais l'impression qu'elle me narguait. C'est en tout cas mon interprétation. Je suis monté pour avoir des explications et en découdre".

 

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