Le procès de Jean-Baptiste Rambla, jugé pour le meurtre de Cintia Lunimbu en juillet 2017, s'est ouvert lundi matin devant la cour d'assises de la Haute-Garonne. La lecture des faits aux jurés par le président a provoqué les cris et les larmes de la mère de la victime.
Comme c'est l'usage, le président de la cour d'assises de la Haute-Garonne a fait lecture aux jurés de l'ordonnance de mise en accusation de Jean-Baptiste Rambla, jugé ici pour le meurtre de Cintia Lunimbu, à Toulouse, en juillet 2017.
Le 27 juillet 2017, alarmé de ne pas avoir des nouvelles de la jeune femme, le père de Cintia Lunimbu appelle les pompiers. Ceux-ci forcent une porte-fenêtre de l'appartement de Cintia et découvre son corps sans vie, entièrement dévêtue et baignant dans une mare de sang. La scène ne laisse guère de doute aux enquêteurs sur la nature criminelle du décès.
L'autopsie révèle que la victime est décédée au moins 48 heures avant la découverte de son corps et que deux scènes de violences se sont succédées, avec un intervalle d'une trentaine de minutes. D'abord frappée, Cintia Lunimbu a ensuite été victime de plusieurs coups de cutter (retrouvé dans les parties communes de l'immeuble), la carotide sectionnée.
De l'ADN retrouvé sur une poignée de porte, le pommeau de la douche ainsi que sur un bijou mènent les enquêteurs sur la piste de Jean-Baptiste Rambla, alors en liberté conditionnelle à Toulouse, après une condamnation à 18 ans de prison pour le meurtre de la compagne de son patron de l'époque. Cétait en 2004 à Marseille.
Jean-Baptiste Rambla, interpellé dans le Var le 9 août 2017, nie d'abord les faits. Avant de les reconnaître. Il invoque une agression sur sa personne par un couple, puis déclare avoir aperçu la victime à sa fenêtre, s'être introduit dans l'immeuble puis dans l'appartement, la frappant violemment, pensant apparemment qu'elle peut être la femme du couple agresseur.
Après l'avoir mortellement blessée, il prend une douche sur place, nettoie les traces de son passage, casse le téléphone de la victime et la déshabille. Il met en scène un cambriolage avant de partir. Aux enquêteurs, il n'explique pas vraiment son geste, si ce n'est que depuis quelques temps, il se sentait persécuté. Jean-Baptiste Rambla, qui n'est autre que le frère de Marie-Dolorès Rambla, assassinée en 1974, victime dans l'affaire dite du "Pull-over rouge" dans laquelle il a été un témoin-clé, a un passé chargé, dont il ne semble n'avoir jamais réussi à se défaire.
Dans le silence du tribunal montent des gémissements. La mère de Cintia Lunimbu se met à pleurer, tout en s'adressant à l'homme assis dans le box des accusés. "Pourquoi ? Pourquoi ? Vous avez tué ma fille, elle est partie. Lui, il est tranquille. Et moi, ma douleur ?", répète-t-elle à de nombreuses reprises. Avant de s'effondrer, soutenue par ses proches.