Les greffiers "en colère" appellent à une grève nationale ce lundi 3 juillet pour protester contre un projet de revalorisation salariale et dénoncer le "mépris" dont leur profession fait selon eux l'objet depuis des années. Plusieurs rassemblements sont prévus devant les tribunaux en Occitanie.
L'intersyndicale des greffiers s'attend à ce que le mouvement soit très suivi. Il est relayé en Occitanie notamment à Toulouse et à Rodez (Aveyron) et il a déjà été initié en fin de semaine dernière à Montauban (Tarn-et-Garonne).
Souvent considérés comme les "petites mains de la Justice", alors qu'ils ont un rôle essentiel dans toutes les procédures, les greffiers demandent au gouvernement plus de considération. Les greffiers sont des fonctionnaires chargés notamment de contrôler l'authenticité des actes des magistrats.
"L'idée, c'est de noircir la totalité des marches et la cour du palais de robes noires", a déclaré à l'AFP Hervé Bonglet, secrétaire général de l'Unsa Services judiciaires (majoritaire). Cette mobilisation a débuté il y a deux semaines de manière spontanée, hors syndicats, provoquée par un projet de nouvelle grille indiciaire qui va désavantager les greffiers, estiment-ils.
Face au mépris, la colère
Lundi dernier, ils se sont rassemblés à travers la France, avec notamment 250 greffiers et leurs soutiens mobilisés à Lyon, entre 150 et 200 devant le tribunal judiciaire de Paris ou une centaine à Marseille. Sur leurs pancartes, on pouvait notamment lire "les calculs sont pas bons", ou "face au mépris la colère".
L'intersyndicale avait été reçue au ministère de la Justice le même jour, sans obtenir de résultat.
Estimant qu'aucune discussion sérieuse sur leurs revendications n'avait eu lieu, l'UNSA Services judiciaires, la CGT des chancelleries et services judiciaires, SDGF-FO (Syndicat des greffiers de France) et la CFDT-Interco Justice ont regretté dans un communiqué commun un bilan "bien insuffisant et bien laborieux". De son côté, le ministère de la Justice a rappelé que la rémunération des greffiers a augmenté en trois ans de 12%.
Après Rodez ce matin, un rassemblement est prévu en début d'après-midi ce lundi sur les marches du palais de justice de Toulouse. L'intersyndicale a de nouveau rendez-vous à la Chancellerie ce mardi 4 juillet. Dans un communiqué, les premiers présidents de cours d'appel et les procureurs généraux ont dit souhaiter que les discussions en cours "permettent de trouver une solution quant à l'évolution du statut comme de la rémunération" des greffiers, "indispensables au bon fonctionnement des juridictions".
(avec AFP)