Le parquet de Toulouse a fait appel de la relaxe de l'imam de la mosquée du quartier Empalot jugé à Toulouse, le 14 septembre 2021, pour "incitation à la haine raciale". Dans un prêche en arabe diffusé sur les réseaux sociaux, il appelait les musulmans à tuer les juifs.
Ce 21 septembre 2021, le Parquet de Toulouse a décidé de faire appel de la décision du tribunal correctionnel de relaxer Mohamed Tataïat l'Imam de la mosquée d'Empalot.
Le 14 septembre 2021, la justice avait considéré dans son délibéré que "l'infraction n'(était) pas caractérisée".
Selon le texte traduit lors de l'enquête, l'imam, 58 ans, avait cité dans un prêche en arabe du 15 décembre 2017 un hadith proclamant : "Le jour du jugement ne parviendra que quand les Musulmans combattront les Juifs, le Juif se cachera derrière l'arbre et la pierre, et l'arbre et la pierre diront : Oh Musulman, oh serviteur de Dieu, il y a un Juif derrière moi, viens et tue-le, sauf Algharqada, qui est l'un des arbres des Juifs".
Cette décision du tribunal correctionnel de Toulouse avait beaucoup ému les parties civiles, la qualifiant de "totalement incompréhensible".
Le Parquet réclamait six mois d'emprisonnement avec sursis
En 2018, le parquet de Toulouse avait ouvert une enquête préliminaire après avoir reçu un signalement visant une vidéo dans laquelle on pouvait voir ce prêche.
"Nous sommes à Toulouse qui a connu un attentat où des enfants ont été tués", avait indiqué en juin dans son réquisitoire la représentante du Parquet, Mme Alix-Marie Cabot-Chaumeton, en référence aux élèves de l'école juive Ozar Hatorah tués par Mohamed Merah en 2012, avant de réclamer six mois d'emprisonnement avec sursis à l'encontre de l'imam.
La vice-procureure avait estimé que "l'intention de la provocation à la haine apparai(ssait) caractérisée", soulignant que M. Tataïat, "une autorité morale" pour sa communauté, aurait dû accompagner ses propos d'éléments de contexte et d'explication.
L'imam a été détaché en France par le ministère algérien des Affaires religieuses qui le rémunère. D'abord à la Grande Mosquée de Paris de 1985 à 1986, puis à Toulouse en 1987.
Près d'une dizaine d'associations se sont portées partie civile dans ce dossier dont la Licra, le Crif ou SOS racisme.