L'affaire classée, il avoue être le meurtrier de son voisin, 13 ans après les faits, et passe devant la justice

Les faits remontent au mois de mai 2007. Un homme meurt de plusieurs coups de couteau près de Toulouse. L'affaire est classée deux ans plus tard. Mais en 2020, le meurtrier présumé se rend et avoue. Son procès s'ouvre ce jeudi 28 mars 2024 devant la cour d'assises de Haute-Garonne.

Un homme de 58 ans va être jugé à partir de ce jeudi 28 mars 2024, par la cour d'assises de Haute-Garonne, pour un meurtre commis il y a 17 ans. Dernier acte de ce que l'on appelle un cold case, une affaire qui aurait pu ne jamais être résolue.

L'accusé s'est rendu 13 ans plus tard

Mai 2007 : un homme est tué de plusieurs coups de couteau dans son appartement de Plaisance-du-Touch. Des auditions et gardes à vue sont menées, y compris de l'accusé, mais faute d'éléments probants, l'affaire est classée en 2009.

Coup de théâtre : onze ans plus tard, en 2020, un homme se rend au commissariat et avoue être l'auteur du meurtre. "Il est en grande souffrance physique et neurologique à l'époque des faits", explique Me Cédric Bréan, son avocat. Sa prise en charge médicale va évoluer au fil des ans. Et il a fini par "recouvrer un peu plus sa conscience. Il s'est rendu parce qu'il ne supportait pas ce qu'il avait fait."

Il regrette énormément. Il éprouve de la honte. Il m'a dit encore aujourd'hui : "je me sens sale".

Me Cédric Bréan, avocat de l'accusé

Moqueries et jalousie

Dans cette affaire, l'accusé et la victime se trouvaient dans une même situation de handicap. Ce sont deux personnes vulnérables. Et ils sont voisins.  Après s'être rendu, l'accusé va expliquer que le montant de son allocation pour personne en situation de handicap serait au cœur des disputes entre eux.

Selon Me Bréan, son client aurait mal vécu les remarques de son voisin qui remettait en cause sa douleur et souffrance alors qu'il avait extrêmement mal à cette époque et que le niveau médical ne permettait pas de bien le soigner. La victime, également handicapée, n'aurait pas compris pourquoi elle était moins bien indemnisée. Et il est arrivé cette ultime dispute.

L'accusé tue son voisin de plusieurs coups de couteau. "Assez curieusement, il en dit davantage que ce qui lui est reproché", précise son avocat. Il évoque neuf coups de couteau alors qu'il est question de cinq dans le dossier.

"Pas de débat sur la culpabilité"

Poursuivi pour homicide aggravé, l'accusé, en détention provisoire depuis 2020, encourt la réclusion à perpétuité. Pour son avocat, il n'y a pas de débat sur la culpabilité compte tenu de ses aveux. "Le débat, c'est de comprendre ce qui s'est passé", indique Me Bréan.

Les deux filles de la victime, aujourd'hui âgées de 53 et 55 ans, assisteront au procès. "Elles attendent la vérité et que justice leur soit rendue", dit simplement leur avocat Me Hervé Adoukonou. Depuis la mort de leur père, elles ont très mal vécu ces dix-sept années qui se sont écoulées, nous dit encore leur avocat. "Elles n'ont pas pu faire leur deuil".

Le procès s'ouvre ce jeudi 28 mars 2024. Le verdict est attendu vendredi.

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