L'ancien directeur d'un CLAE (Centre de loisirs) de Toulouse (Haute-Garonne), Olivier Z. a été condamné à 18 mois de prison dont 9 mois ferme. Accusé d'avoir détourné 680 000€ pour organiser des soirées "de défonce à la cocaïne", il comparaissait avec sept autres hommes. Pour eux, le tribunal a prononcé des peines de 5 à 12 mois de prison pour blanchiment aggravé.
Ce 16 octobre 2023, le tribunal correctionnel de Toulouse rendait son délibéré dans l'affaire "du directeur de CLAE cocaïnomane". Olivier Z. 52 ans, employé à la mairie de Toulouse, comparaissait aux côtés de sept autres hommes pour avoir détourné 680 000€ du CLAE de l'école Fabre qu'il dirigeait.
Les prévenus ont été reconnus coupables, à des degrés différents, de détournement et de blanchiment d'argent.
Des peines de prison et l'obligation de rembourser
18 mois de prison dont 9 mois ferme sous bracelet électronique ont été prononcés à l'encontre du principal accusé, Olivier Z. L'ancien responsable de 52 ans s'est vu par ailleurs interdire définitivement toute activité dans le domaine social et son bien immobilier sera saisi pour rembourser le préjudice.
Lors du procès, le 18 septembre 2023, le prévenu avait expliqué au tribunal correctionnel de Toulouse avoir des problèmes d'addiction à la cocaïne et au crack, l'argent lui ayant permis de financer sa drogue ainsi qu'un logement.
Fondateur de l'association Atoll Loisirs France, c'est par le biais des financements versés par la CAF et la mairie de Toulouse, qu'il avait détourné, puis blanchi cet argent, entre 2018 et 2020.
Au total, pas loin de 700 000 euros qui servaient à acheter de la cocaïne pour alimenter des soirées de débauches sous fond de drogues et de sexe.
Déjà condamné en 2017
Les autres accusés, chargés des approvisionnements en drogue en échange de virements instantanés ont été condamnés à des peines allant de 12 mois ferme à 5 mois de sursis tandis qu'un dernier a été relaxé. Tous devront également participer au remboursement des 680 000 euros.
Le parquet avait requis trois ans de prison ferme. L'avocate du prévenu, Sarah Nabet-Claverie, avait évoqué à l'audience une "descente aux enfers" de son client, victime selon elle d'extorsion de la part des autres prévenus, notamment de son dealer.
Les malversations avaient cessé quand le commissaire aux comptes de l'association gestionnaire du centre de loisirs, présidée par le prévenu, avait signalé au parquet les irrégularités.
Déjà en 2017, le président de l'association avait été condamné pour des faits de détournement de fonds qui, selon une source proche de l'enquête, avaient été facilités par un contrôle déficient de la part de la mairie de Toulouse. Une affaire qui fera l’objet d’une autre procédure pour comprendre comment Olivier Z a pu diriger Atoll Loisirs alors qu’il était déjà sous le coup d’une première condamnation pour des faits similaires.