"L'Université Toulouse Capitole a pris en otage le site de Toulouse" : l'UTC fait cavalier seul, les politiques s'impatientent

L'Université Toulouse Capitole (UTC) continue à s'opposer au transfert de la marque "Université de Toulouse" à l'Établissement Public Expérimental de Paul Sabatier, provoquant l'indignation des acteurs politiques et universitaires. Les tensions s'accentuent et les premières conséquences se font sentir pour l'UTC, avec le retrait de partenaires clés d'un projet de recherche majeur.

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Le nom "Université de Toulouse" continue à alimenter le débat dans le monde universitaire toulousain. L'Université Toulouse Capitole (UTC) a voté, vendredi 20 septembre, contre son attribution à l'Établissement Public Expérimental (EPE) de l'université Paul Sabatier, malgré le soutien de 21 autres établissements.

Une décision controversée de l'Université Toulouse Capitole

Pour de nombreux acteurs, cette situation est incompréhensible, alors que Toulouse cherche à apparaître sur la scène internationale, notamment le classement de Shangai. Pour Nadia Pellefigue, vice-présidente de la région Occitanie, en ne changeant pas d'avis, l'Université Toulouse Capitole "a pris en otage le site de Toulouse sur des arguments qui interrogent. En mars 2024, UTC a ainsi refusé d'apposer le nom "Université de Toulouse" sur ses diplômes, alors qu'elle s'en réclame aujourd'hui. L'enjeu est la dynamique d'intérêt général et de reconnaissance de Toulouse sur le plan de la recherche universitaire internationale."

La région voit ce positionnement comme un frein potentiel à son développement économique et scientifique : "Pour l'Occitanie, pourquoi cette évolution est importante ? C'est important parce que notre région se présente, à raison de mon point de vue, comme une région d'innovation. D'ailleurs 3,7 points de notre PIB sont réservés à la Recherche et au Développement."

L'ancienne membre du parti socialiste insiste sur le fait qu'il est inconcevable qu'un site universitaire riche en laboratoires comme le CNRS, l'INRAE et l'INSERM soit relégué au second plan :"Cette concentration d'excellence mérite une reconnaissance à la hauteur de son potentiel."

À lire : "Ce n'est plus une option", la région Occitanie, la mairie et le CNRS menacent de cesser toutes collaborations avec l'université Toulouse Capitole

Des menaces de sanctions de la part des partenaires institutionnels

À ce sujet, le CNRS ne répond plus. Du côté de la mairie de Toulouse, Maxime Boyer, adjoint au maire en charge des relations avec l'enseignement supérieur, prône le dialogue :"Nous sommes dans cette logique où nous avons envie que l'ensemble des acteurs arrivent à s'entendre."

Pourtant la mairie a cosigné avec la région et le CNRS, un courrier menaçant le président d'UTC Hugues Kenfack, de "réinterroger [leurs] collaborations avec les acteurs qui souhaiteraient faire obstruction à l'ambition proposée".

L'élu municipal assure préfère évoquer une "révision du partenariat" si UTC persiste dans son refus :"Si vraiment, demain, on constate que cette université ne veut pas jouer ce partenariat avec nous, c'est là où nous prendrons des décisions."

Des conséquences immédiates pour l'UTC et ses projets de recherche

Pour Nadia Pellefigue, la date butoir est clairement fixée. Le vote au Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) pour changer le nom en "Université de Toulouse" ou "Toulouse Occitanie Université" du 8 octobre. Bien que consultatif, il donnera une tendance quant à la situation. (Les statuts de l'EPE Toulouse Occitanie université ont finalement été rejetés par le CNESER).

La décision du CNESER n'est pas encore connue que les conséquences pour l'Université Toulouse Capitole se font déjà sentir. UTC a candidaté à l'Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) « Programmes de Recherche en Sciences Humaines et Sociales » (SHS). Plusieurs partenaires ont quitté le consortium de ce projet nommé CLIMACT. "Le laboratoire l'Observatoire Midi-Pyrénées, du CNRS, qui est le plus reconnu en France sur les questions de climat, et Météo-France ont décidé de se retirer du consortium. Nous en sommes informés" annonce Nadia Pellefigue. La région n'a donc pas réitéré, les courriers de soutien à ce projet." Plusieurs millions d'euros sont en jeu. Contacté, Hugues Kenfack nous fait savoir qu'il ne "souhaite pas s'exprimer sur ce sujet pour le moment."

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