"Ce n'est plus une option", la région Occitanie, la mairie et le CNRS menacent de cesser toutes collaborations avec l'université Toulouse Capitole

L'Université Toulouse 1 Capitole se retrouve sous pression. La région d'Occitanie, le CNRS et la mairie de Toulouse menacent de réévaluer leurs collaborations si l'établissement ne s'engage pas dans le projet de la marque "Université de Toulouse". Des enseignants dénoncent une attaque en règle de "l'autonomie des universités".

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La menace à l'encontre de l'Université Toulouse Capitole (UTC) et son président, Hugues Kenfack, est à peine voilé. Dans le courrier qu'ils ont signé, le président du CNRS, Antoine Petit, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, et le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, indiquent qu'ils pourraient "réinterroger [leurs] collaborations avec les acteurs qui souhaiteraient faire obstruction à l'ambition proposée".

"Plus une option"

La volonté affichée est "l'émergence d'une Université de Toulouse forte et ambitieuse" pouvant exister sur la scène internationale, notamment dans le fameux classement de Shangaï. Cette stratégie qui "n'est désormais plus une option", selon ces institutions, passe notamment par le transfert du nom ""Université de Toulouse" à l'établissement public expérimental (EPE) initié par l'Université Paul Sabatier."

Lettre Hugues Kenfack signé... by France 3 Tarn

Dans leur lettre au président Kenfack, ces institutions ont clairement exprimé leur volonté de voir l'Université Toulouse Capitole s'engager pleinement dans ce projet et "avalise" cette démarche, sous peine de "réinterroger leurs collaborations" avec la plus vieille université toulousaine.

Concurrence universitaire

Cette dernière a également obtenu le statut d'établissement public expérimental (EPE) en janvier 2023 afin de devenir un grand établissement. Son président voit d'ailleurs d'un mauvais œil le projet concurrent de Paul Sabatier. Dans une interview à l'Agence Aef en juin 2024,, Hugues Kenfack se disait "disponible pour construire, entre 2025 et 2028, un site sur des valeurs d’excellence et avec une gouvernance agile" mais ira "jusqu’au Conseil d'État s’il le faut" pour empêcher que le projet d’EPE porté par Toulouse-III utilise la marque "université de Toulouse". La lettre d'avertissement fait écho à cette déclaration.

"Ce n’est pas possible que l’on aide tel ou tel établissement, si lui-même s’affranchit d’une volonté publique que nous portons d’intérêt général, intérêt général dont nous sommes porteur sur notre territoire, explique le maire de Toulouse au micro de France 3 Occitanie, Jean-Luc Moudenc. Donc forcément on ne peut pas ignorer un établissement qui n’accepterait pas d’être dans cette dynamique."

La région Occitanie se montre beaucoup moins disserte sur le sujet. Sollicitée par notre rédaction, elle n'a pas daigné répondre.

La missive du CNRS, de la région et de la mairie, fait vivement réagir des membres d'UTC. Dans un tweet sur le réseau X (anciennement Twitter), Joël Andriantsimbazovina, Professeur de droit public estime que "les pressions politiques exercées par des élus locaux et certains présidents d’organismes de recherche sur des conseils d’administration des universités sont devenues indécentes et inacceptables dans le contexte d’affirmation de l’autonomie des universités."

Vote vendredi 20 septembre

En réponse, Christian Gollier, économiste de la Toulouse School of Economics (TSE), créée par Jean Tirole, lui rétorque : "La plupart des institutions académiques toulousaines ont échoué à démontrer leur capacité/volonté à affronter les grands défis universitaires du 21e siècle. Le statu quo est mortifère. Il est heureux que des autorités indépendantes reconnues puissent nous le rappeler."

Hugues Kenfack a pourtant été élu à la tête de son université grâce aux voix de représentant de la région et la mairie en 2020. Ce soutien semble avoir fait long feu.

Le président de l'Université Toulouse Capitole ne réagit pas pour le moment. L'universitaire attend le vote sur le sujet du conseil d'administration de son établissement.

À lire : Trahisons, jeux d'influence, projet de fusion : lorsque la politique fait basculer l'élection de l'Université Toulouse 1

Il est prévu pour vendredi 20 septembre dans la matinée.

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