Malgré les pressions du CNRS, de la région Occitanie et de la mairie, l'université Toulouse Capitole (UTC) exprime vendredi 20 septembre son refus d'approuver l'attribution de la marque "Université de Toulouse" à l'Établissement Public Expérimental (EPE) de l'université Paul Sabatier. L'enseignement supérieur toulousain est de nouveau en crise.
L'Université Toulouse Capitole (UTC) vient de répondre "non". Dans un communiqué de presse publié le 20 septembre, la présidence de l'établissement d'enseignement supérieur indique avoir décidé de ne pas approuver le changement de nom de la Communauté d'Universités et Établissements (COMUE) "Université de Toulouse" où plus exactement d'attribuer cette marque à l'Établissement Public Expérimental (EPE) de l'université Paul Sabatier.
Pas de garanties nécessaires
Selon l'UTC : "cette proposition de transformation ne réunit pas l’ensemble des garanties nécessaires à la bonne réalisation de ces objectifs". Pour la plus vieille université toulousaine, le projet de Paul Sabatier "a besoin d’une identité propre" et que sa gouvernance "ne correspond pas à la volonté de simplification et d’agilité portée par l’Université Toulouse Capitole ces dernières années."
Dans un récent courrier, le CNRS, la région Occitanie et la mairie de Toulouse menacent Toulouse Capitole de "réinterroger [leurs] collaborations avec les acteurs qui souhaiteraient faire obstruction à l'ambition proposée". Une ambition qui passe en l'occurrence, par le transfert du nom ""Université de Toulouse" à l'établissement public expérimental (EPE) initié par l'Université Paul Sabatier".
Le vote de ce vendredi matin du conseil d'administration d'UTC est donc une réponse en forme de fin de non-recevoir à cette lettre.
"Quelle tristesse que son issue"
21 membres du CA ont voté contre ce changement de nom. Une personne s'est abstenue. 8 autres y étaient favorables. Parmi eux, les personnalités extérieures (CNRS, mairie de Toulouse, région Occitanie) et les directeurs de TSE et de Sciences Po Toulouse.
"Je suis triste pour l'université, pour Toulouse, pour la région et au-delà. Pour moi, c'était une position d'intérêt général. On le sait depuis longtemps, UPS doit avoir les moyens de son potentiel. On assiste à un déclassement dramatique des collègues scientifiques. Cela, je le vis très mal. Ce vote est une gifle" pour Eric Darras, directeur de l'IEP de Toulouse.
De son côté Christian Gollier Christian estime "que l’abandon du titre d’université pour la COMUE fait partie de la clarification indispensable à la transformation du site, et y conforte l'Université Toulouse Capitole dans son rôle de leader académique. C’est pour cette raison que Christian Gollier a décidé de voter en faveur du changement de nom de la COMUE. “Plus que jamais, il nous reste à nous rassembler autour de notre projet pour le faire prospérer et porter haut les couleurs d’Université Toulouse Capitole en France et dans le monde”, explique-t-il.
"Le conseil d’administration exceptionnel d’@UTCapitole ce matin revêt une importance particulière pour l’avenir de l’Université de Toulouse. Quelle tristesse que son issue" se désole sur X la vice-présidente de la région Occitanie, Nadia Pellefigue.
Le conseil d’administration exceptionnel d’@UTCapitole ce matin revêt une importance particulière pour l’avenir de l’Université de Toulouse.
— Nadia Pellefigue (@NadiaPellefigue) September 20, 2024
Quelle tristesse que son issue. pic.twitter.com/3V3JvytAhq
C'est pourtant la voix de l'élue de gauche qui a permis à Hugues Kenfack de prendre la tête de l'université de Toulouse Capitole en 2020. Les soutiens d'hier du président d'UTC sont désormais ses principaux contradicteurs.
L'université Toulouse Capitole assure pourtant rester déterminée à "construire un site toulousain
d’excellence dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche et continuera à travailler
activement avec l’Université Toulouse III – Paul Sabatier et l’ensemble des partenaires pour y parvenir." d'ici 2028.