L'Université Toulouse Capitole (UTC) opère un changement de cap inattendu en décidant d'organiser un nouveau vote le 14 octobre concernant le transfert du nom "Université de Toulouse". Ce revirement, survenant après un refus initial, intervient dans un contexte de tensions avec les partenaires institutionnels et face à des enjeux cruciaux pour le rayonnement international de Toulouse.
L'Université Toulouse Capitole (UTC) fait volte-face sur la question du transfert du nom "Université de Toulouse". Après un vote négatif initial, l'établissement a décidé d'organiser un nouveau scrutin le 14 octobre prochain lors d'un conseil d'administration. Ce revirement intervient dans un contexte tendu. Le refus initial de l'UTC avait suscité l'incompréhension de nombreux acteurs, notamment la région Occitanie, la mairie de Toulouse et le CNRS.
10 millions d'euros en jeu
Ces partenaires institutionnels avaient même menacé de "réinterroger leurs collaborations" avec l'université en cas de persistance dans cette position. Les enjeux sont importants pour le rayonnement international de Toulouse et sa place dans les classements universitaires mondiaux.
Outre les pressions, les conséquences de ce choix à contre-courant du président Hugues Kenfack expliquent ce revirement.
Le laboratoire l'Observatoire Midi-Pyrénées, du CNRS et Météo-France viennent de décider de se retirer du consortium CLIMACT. Ce projet est porté par UTC dans le cadre d'un appel à manifestation d'intérêt en sciences humaines et sociales. Ce retrait met en péril ce dossier dont le montant est évalué à 10 millions d'euros. Un sujet sur lequel ne veut pas s'exprimer Hugues Kenfack.
Informer correctement les membres du conseil d'administration
Le 14 octobre prochain, le conseil d'administration devra donc à nouveau se positionner de façon éclairée. Plusieurs membres ont déploré de ne pas avoir eu entre les mains l'ensemble des informations nécessaires, avant le vote, pour trancher.
"Ils n’avaient eu ni les éléments objectifs produits par @Univ_Toulouse sur les classements, ni la lettre de la Psdte [d'@UT3PaulSabatier ] expliquant qu’il s’agissait bien de la dénomination et non pas d’une perspective de réorganisation."
— Joël Echevarria 🇨🇵 🇪🇺 🇺🇦 (@joeletxe) October 9, 2024
Jeudi 10 octobre 2024, les directeurs des composantes d'UTC se sont d'ores et déjà positionnés sur le sujet : "Nous soutenons sans aucune réserve cette décision (d'un nouveau vote). Nous respectons toutes les initiatives permettant de créer de la valeur académique et de l’utilité sociale pour le site
toulousain. Au surplus, un vote du conseil d'administration en faveur de ce transfert est le seul
capable de faire prospérer les desseins de notre université et de ses composantes, et la
réalisation de projets fédérateurs porteurs de nos valeurs d’excellence." Un texte signé, Matthieu Poumarède, Doyen de la Faculté de droit et science politique, Hervé Penan, Directeur de la Toulouse School of Management, Moussa Thioye, Doyen de la Faculté d’administration et communication, Laurent Perrussel, Doyen de la Faculté d’informatique, Christian Gollier, Directeur de la Toulouse School of Economics, Eric Darras, Directeur de l’Institut d’Etudes Politiques de Toulouse.
Mais cette perspective ne convient pas à plusieurs enseignants de la facultés de droit comme le montre cet échange sur le réseau X : "A quand une AG à la faculté de droit/Ut Capitole pour que l’on puisse discuter de questions sur le site toulousain? Pourrait on nous demander notre avis? ne pas laisser la voix seule à une oligarchie?"
A quand une AG à la faculté de droit/Ut Capitole pour que l’on puisse discuter de questions sur le site toulousain?
— Hélène Gaudin (@helenegaudin1) October 10, 2024
Pourrait on nous demander notre avis? ne pas laisser la voix seule à une oligarchie?@m_docin @corinne_mascala @VincentDUSSART1 @Andriantsimbazo
Et d’autres…
Mardi 8 octobre, le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) a lui déjà donné son avis (consultatif). Les statuts de l'EPE Toulouse Occitanie université ont été rejetés.