Polémiste sexiste. Thématiques problématiques. Pression sur des étudiants trop critiques. Le concours de plaidoiries de l'Université Toulouse 1 Capitole est au cœur d'une vive polémique à la veille de la journée internationale des Droits des femmes, du 8 mars 2023.
Plaider avec "Humour et éloquence", "la place des femmes, c'est dans la cuisine", ou la phrase d'Eric Zemmour "les grands génies sont des hommes", lors de la journée internationale des droits de la femme, devant un "jury d'exception" dans lequel est présent un certain Stéphane Edouard, "spécialiste de la masculinité", connu pour ses propos controversés sur le viol, il fallait oser.
L'Université Toulouse 1 Capitole, dont le concours est organisé pour la fête du droit et financé par le département de la Haute-Garonne, le Crous et le Crédit Agricole, l'a fait.
Les étudiants dénoncent la venue de Stéphane Edouard
Des étudiants et des enseignants de l'établissement de l'enseignement supérieur toulousain ne l'entendent pourtant pas de cette oreille. Depuis plusieurs jours, ils dénoncent la venue du "coach en séduction" aux opinions explicitement sexistes, qui avait affirmé "Un viol sans violences ça n'existe pas, essayer sur votre soeur ou votre cousine..."
Selon le quotidien la Dépêche du Midi, "si la direction de la fac n'a pas trouvé à redire à l'invitation de Stéphane Edouard, qu'elle a même validée" en toute connaissance de cause, c'est au nom du "rôle de l'université de s'ouvrir au débat public".
Sa venue annulée, mais le concours d'éloquence maintenu
Sollicitée, la présidence d'UT1 se refuse à répondre aux questions des journalistes sur le sujet. Mais face à la polémique croissante, son président Hugues Kenfack a décidé d'annuler la venue de Stéphane Edouard.
Mais le concours d'éloquence et surtout ses thématiques restent maintenus, mercredi 8 mars. L'université semble ne pas y voir de problème. En revanche, elle n'apprécie guère la mauvaise publicité relayée par des étudiants. Selon nos informations, plusieurs d'entre eux ont été convoqués dans la journée du 7 mars afin qu'ils retirent l'ensemble de leurs publications sur les réseaux sociaux. Un coup de pression, sûrement réalisé avec "humour et éloquence".