La suspension de la ZFE de Toulouse réclamée par les députés LFI-NUPES

La controverse autour de la Zone à Faibles Émissions mobilité (ZFE) de Toulouse (Haute-Garonne) n'en finit pas. Les députés LFI-NUPES de Haute-Garonne réclament la suspension de cette mesure. Selon eux, la ZFE entraîne des conséquences injustes, inefficaces et risque d'accentuer la fracture territoriale.

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La Zone à Faibles Émissions (ZFE) ne cesse de diviser la classe politique toulousaine. En mars 2023, le maire de Toulouse déplorait la disparité des règles selon les ZFE, et appelait à une harmonisation. C'est désormais au tour des députés LFI-NUPES de Haute-Garonne de se positionner. Dans un communiqué de presse, diffusé sur les réseaux sociaux, les élus de gauche appellent à la suspension de la ZFE.

" M. Macron et Moudenc doivent revenir sur leur dispositif injuste socialement et absurde en matière de planification écologique" indique le député François Piquemal sur son compte Twitter le 5 juin 2023.

"Ce dispositif est injuste et inefficace, estiment les députés dans leur communiqué. Une vignette Crit'Air définit l'ancienneté du véhicule, pas sa consommation. Par exemple, un gros 4x4 récent peut rouler, alors qu'une petite citadine ancienne sera expulsée de la ZFE. Un contre-sens écologique doublé d'un risque d'aggravation de la fracture territoriale : les habitants de la zone périurbaine ou rurale ne pourront plus venir à Toulouse travailler, se faire soigner, sortir... C'est pourquoi les 4 députés LFI-NUPES de Haute-Garonne lancent une campagne demandant la suspension de la ZFE."

"Une position populiste"

Cette opposition n'est pas nouvelle. Depuis plusieurs mois, droite comme gauche alertent sur les dangers sociaux de l'établissement de ce dispositif.

Pour François Chollet, vice-président de Toulouse Métropole, "cette prise de position de la part des députés LFI est populiste" : "Il faut avant tout parler des bénéfices de la ZFE en matière de santé, souligne le professeur de neurologie. Après il y une réalité : il existe des difficultés sociales pour s'y adapter. Nous essayons d'y remédier en accompagnant la population à travers les primes afin d'acquérir des véhicules moins polluants, avec le développement du vélo, des transport en commun. Nous nous inscrivons dans un réflexion nationale et globale de ce dossier."

Jean-Luc Moudenc, maire et président (Ex-LR) de la métropole de Toulouse est d'ailleurs à la tête d'une mission nationale sur le sujet. En mars, l'élu toulousain a déjà évoqué plusieurs pistes pour tenter de résoudre aux problèmes liés à la ZFE : "Aider davantage les foyers les plus modestes, les petits commerçants et les artisans, avançait le maire de Toulouse dans la Gazette des communes. Malgré les coups de pouce de l’Etat, des métropoles et des régions, le reste à charge est encore souvent trop élevé. Voilà pourquoi je demande un doublement des aides de l’Etat. La loi « climat et résilience » du 22 août 2021 a changé la dimension du problème. On est passé de 11 à 43 ZFE, ce qui démultiplie les difficultés. Il y a toute une harmonisation à réaliser, car des ZFE sont désormais assez rapprochées."

Plusieurs propositions des députés

De leur côté, les députés LFI-NUPES proposent :

  • Une densification les réseaux cyclables, le tramway, les TER, les bus et le téléphérique afin de faciliter la mobilité des habitants sans avoir recours à la voiture individuelle.
  • La baisse des tarifs des transports en commun et instaurer la gratuité immédiate pour les jeunes et les personnes précaires, afin de rendre ces modes de transport plus accessibles et attractifs.
  • Le déploiement d'un réseau RER en étoile, bien réparti sur toute l'agglomération toulousaine, pour offrir une alternative fiable et pratique aux déplacements en voiture.

"Une fausse bonne idée"

Pourtant, au sein de la NUPES, cette demande de suspension ne fait pas consensus : "C'est une fausse bonne solution, réagit Antoine Maurice d'EELV. La pollution de l’air tue et touche d’abord les plus modestes dans les quartiers populaires. L’enjeu, c’est de développer les solutions alternatives à la voiture  (RER, transports en commun, vélo, piétonisation, autopartage et covoiturage) et de revoir le dispositif pour le rendre plus juste (avec des critères qui tiennent compte aussi des émissions de GES et de la taille des véhicules). En tant qu'écologiste, c'est notre combat : une ZFE plus juste qui s’attaque à la pollution en apportant des solutions."

Le débat n'est pas prêt de se finir. La mission nationale sur les ZFE présidée par Jean- Luc Moudenc doit rendre ses décisions dans le courant au plus tard le 5 juillet 2023. 

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