Le collectif "Scientifiques rébellion" perturbe une table ronde sur la transition énergétique en raison de la présence de TotalEnergies

Des membres du collectif "Scientifiques rébellion" et des étudiants ont interrompu une table ronde à l'Université Paul Sabatier de Toulouse, lundi 26 juin. L'action visait à dénoncer la présence de TotalEnergies lors d'une table ronde sur "l’interdisciplinarité dans le cadre de la transition énergétique" au sein de l'Université Toulouse 3 Paul Sabatier.

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Des membres de Scientifiques en rébellion et des étudiants ont perturbé, lundi 26 juin, une table ronde sur "l’interdisciplinarité dans le cadre de la transition énergétique" à l'Université Paul Sabatier à Toulouse (Haute-Garonne), protestant contre la participation de TotalEnergies et dénonçant les liens problématiques entre l'université et la multinationale.

Comme l’a relevé Le Canard Enchaîné et Reporterre, l’université Paul Sabatier à Toulouse a ouvert un cursus sur la transition énergétique en partenariat avec la multinationale baptisée « Green-Air » pour "Gestion des ressources énergétiques, efficacité énergétique, autoconsommation intelligente en réseaux".

Du "greenwashing", dénoncent étudiants et associations écologistes : "Pour 3000 €, on achète le silence d’une institution !!! Bravo TotalEnergies ! Après la signature, vous avez sabré le champagne et bien dû vous moquer, avec raison, des personnes irresponsables qui ont proposé et signé un pareil accord" ont dénoncé les manifestants.

Politique favorable aux énergies fossiles

La politique de TotalEnergies à l'égard des énergies fossiles est également pointée du doigt, notamment son refus d'abandonner l'ouverture de nouveaux gisements, condition sine qua
non pour respecter l’accord de Paris de 2015. Les scientifiques critiquent aussi la communication trompeuse de l'entreprise qui présente le gaz comme une alternative propre au charbon. 

Dans un communiqué, TotalEnergies estime qu'un mauvais procès lui est fait : "TotalEnergies respecte pleinement le droit de manifester et la liberté d'expression mais regrette l'absence de dialogue et d’échanges. Nous taxer de Greenwashing n’a pas de sens et il suffit de regarder les faits pour le comprendre : notre compagnie se transforme profondément plus vite que tous ses concurrents historiques du secteur pétrolier."

Et de préciser : "TotalEnergies rappelle ainsi son objectif en France d’atteindre 3 GW de capacité de production d’origine renouvelable d’ici 2025. En Occitanie, TotalEnergies développe des actifs de production renouvelable (éoliens terrestres et en mer, solaires, hydroélectriques,). Déjà près de 270 MW sont en exploitation sur 115 sites dans la région (soit l’équivalent de la consommation de 270 000 habitants) et un portefeuille de 330 MW est en cours de développement. TotalEnergies exploite également deux unités de méthanisation avec une capacité de production totale de 62 GWh."

Des plaintes contre TotalEnergies pour greenwashing

Des arguments qui peinent à convaincre plusieurs associations environnementales. Trois associations de protection de l’environnement ont ainsi déposé plainte contre le géant français du pétrole pour dénoncer son greenwashing. 

Une enquête a été ouverte en décembre 2021 par le pôle économique et financier du parquet de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, après la plainte au pénal, en octobre 2020. Comme le rapporte le quotidien Libération en janvier dernier "A ce stade, le parquet se concentre sur le délit potentiel de pratiques commerciales trompeuses, ce qui peut faire référence aux communications du groupe promouvant sa stratégie climatique. C’est sur ce motif-là qu’une autre action a été lancée, au civil, par trois autres ONG dont Greenpeace l’an dernier."

Cette dernière procédure a été attaquée par le géant pétrolier. Mais le Tribunal judiciaire de Paris a finalement jugé recevable le recours des associations.

C'est dans ce cadre que depuis plusieurs semaines, le collectif "Scientifiques en rébellion" mène ce mouvement de contestation afin de sensibiliser l'opinion publique à l'urgence climatique et à lutter contre l'inaction face à cette problématique cruciale. Le collectif multiplie les actions visant à mettre en lumière les pratiques des grandes multinationales du secteur des énergies fossiles et à dénoncer leurs partenariats avec les institutions académiques. Le message clé est clair : il est impératif de prendre des mesures concrètes pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles et accélérer la transition vers des alternatives durables.

Sollicitée, la présidence de l'université Toulouse 3 n'a pas souhaité répondre.

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