Surtourisme : parkings payants et navettes, les solutions en Languedoc pour freiner la fréquentation touristique des grands sites

Réguler le nombre des touristes, notamment en été, devient une préoccupation première pour l'environnement. En Occitanie, plusieurs sites très fréquentés ont déjà mis en place des solutions afin de juguler les pics et les flux de vacanciers. C'est le cas au Pont du Gard, site le plus visité de la région.

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Chaque année, le site du Pont du Gard accueille environ un million de touristes, dont 35 à 40% d'étrangers. Le célèbre aqueduc romain, long de 275 mètres et vieux de près de 2.000 ans est le monument le plus visité d'Occitanie.

Des parkings payants pour gérer les flux de voitures

En 2000, pour canaliser le flux des visiteurs toujours plus nombreux, des parkings payant ont été créés et l'accès des touristes à l'édifice lui-même a été réglementé pour ne pas l'endommager.

Cette évolution s'inscrivait dans un réaménagement total du site débuté en 1998.

Deux parkings payants étaient aménagés de chaque côté du Gardon pour gérer et limiter le nombre de véhicules pouvant accéder quotidiennement au site. Soit 800 voitures et 16 cars, rive gauche et 600 voitures et 10 cars rive droite, pour un maximum d'environ 7.000 personnes.

Plus deux parkings de délestage (300 places chacun) ouverts uniquement en cas d'événement nocturne ou de festival.

Le balisage et la fermeture des accès au Pont du Gard, très décriés à l'époque, ont permis de protéger la garrigue du stationnement sauvage, du camping interdit, des feux d'été et de la pollution des vacanciers.

Coût : 9€ par véhicule pour accéder au site (avec possibilité de gratuité d'un an après une inscription sur Internet) et pouvoir passer à pied sur le pont routier Pitot accolé à l'aqueduc à hauteur du premier niveau, et 6,5€ par personne pour visiter le musée et les expositions.

Mais cette sélection ou "discrimination" par l'argent fait toujours polémique. La récente décision du maire de Mauguio-Carnon de faire payer tous les parkings et les places de stationnement de la station balnéaire, toute l'année, y compris ceux le long de la plage, a été très fortement contestée.

Le désordre dans lequel se trouve la ville en période estivale n'est pas acceptable, donc nous avons décidé d'y mettre fin avec le stationnement payant partout.

Yvon Bourrel, maire de Mauguio-Carnon.

Février 2023.

Mais deux mois plus tard, il a dû faire marche arrière sous la pression des riverains.

Des navettes gratuites pour accéder au village

A Saint-Guilhem-le-Désert, dans la vallée de l'Hérault, la communauté de communes a décidé en 2010 de mettre en place un grand parking de 700 places à quatre kilomètres du village. L'objectif était de désengorger le hameau de 250 habitants pris d'assaut, chaque jour, par des centaines de voitures et des milliers de touristes.

Le calme et la sérénité des chemins de Compostelle sont bien loin.

Le parking est gratuit hors saison. Il est payant (6€) les week-ends et jours fériés en mai, juin et septembre ainsi que tous les jours de juillet et d'août, des navettes relient alors gratuitement la maison du Grand Site, à proximité du Pont du Diable, à Saint-Guilhem-le-Désert via la grotte de Clamouse.

Une décision indispensable pour éviter les embouteillages et assurer la sécurité des touristes.

A l'avenir, le gouvernement entend se servir des influenceurs et des outils digitaux pour réduire les risques de surfréquentation.

Un plan contre le "surtourisme"

Pour venir en aide aux acteurs du tourisme, une plateforme numérique développée par Atout France sera lancée au premier semestre 2024, mais aussi un observatoire national des sites touristiques majeurs.

"La France est la première destination touristique au monde. C'est à l'Etat, main dans la main avec les territoires, avec les sites touristiques, de mettre en place des méthodes pour informer les touristes et les habitants, ou encore d'accompagner les communes dans les mesures de gestion des flux" a déclaré Olivia Grégoire, la ministre déléguée au Commerce dans un entretien au journal Le Figaro.

Un guide pratique sera rédigé d'ici la fin 2023 pour définir les notions de "surtourisme", "surfréquentation" et "pics de fréquentation" afin de permettre une compréhension commune du phénomène.

Une campagne de communication "avec des influenceurs" permettra également de sensibiliser la clientèle touristique étrangère comme française aux enjeux d'une meilleure répartition des flux et des pratiques touristiques.

D'après l'Organisation mondiale du tourisme, 95% des touristes mondiaux visitent moins de 5% des terres émergées, dont la France.

En France, 80% de l'activité touristique se concentre sur 20% de notre territoire, selon le gouvernement.

Les conséquences sont multiples, comme la hausse du prix de l'immobilier dans les zones touristiques et les impacts néfastes sur l'environnement, sans parler d'un effet de "rejet" des touristes par les populations locales voire d'opposition à des projets d'infrastructures touristiques.

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