Les 33 000 salariés de Boeing dans la région de Seattle et l'Oregon ont massivement rejeté la nouvelle convention collective proposée par la direction, avec 94,6% des voix contre. Ils ont également voté à 96% en faveur d'une grève qui débutera dès minuit, menaçant de paralyser la production du concurrent américain d'Airbus déjà fragilisé par de multiples crises.
Les employés de Boeing ont massivement rejeté la proposition sur le projet de nouvelle convention , ouvrant la voie à une grève sans précédent qui menace de paralyser la production du géant aéronautique.
BREAKING: @Boeing machinists vote to STRIKE, effective immediately. This means 32,000 @IAM751 and W24 members are on the picket lines starting TONIGHT. Vote to strike was 96% for it pic.twitter.com/gBUKmkRYOn
— Ryan Simms (@RyanTVnews) September 13, 2024
Avec 94,6% des voix contre l'accord et 96% en faveur de la grève, les 33.000 salariés de la région de Seattle et de l'Oregon (Etats-Unis) ont envoyé un message clair à la direction : les conditions proposées sont inacceptables."Nous ferons grève à minuit", a déclaré Jon Holden, président du syndicat IAM District 751, qualifiant ce mouvement de "grève pour pratiques de travail déloyales". Il accuse Boeing de discrimination, d'interrogatoires coercitifs et de surveillance illégale des employés.
Une hausse salariale de 25%
Cette nouvelle convention, qui concerne les adhérents de l'IAM dans la région de Seattle (nord-ouest), prévoyait une hausse salariale de 25% sur quatre ans ainsi qu'un engagement d'investissements dans la région. Et aussi la construction du prochain avion - annoncé pour 2035 - dans le berceau historique de l'avionneur qui assurerait des emplois pour plusieurs décennies.
Cependant, les travailleurs ont jugé ces propositions insuffisantes face à l'augmentation du coût de la vie, ayant initialement demandé des hausses d'environ 40%.
Une perte d'1,5 milliards d'euros
Cette décision représente un revers majeur pour Kelly Ortberg, PDG depuis seulement cinq semaines.
Cette grève risque d'avoir d'importantes répercussions sur Boeing avec l'arrêt de la production de la plupart des avions. Selon certains analystes, 30 jours de grève pourraient coûter 1,5 milliard de dollars et la déstabiliser potentielle des fournisseurs et des chaînes d'approvisionnement.
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Boeing espérait que ces concessions suffiraient à esquiver une grève, alors que sa situation financière est précaire depuis le crash de deux 737 MAX 8 en 2018 et en 2019, ayant coûté la vie à 346 personnes, et une multitude de problèmes de qualité de la production.
"Ce n'est un secret pour personne : notre activité traverse une période difficile, en partie à cause de nos propres erreurs du passé. (...) Une grève mettrait en péril notre reprise commune", a prévenu mercredi soir Kelly Ortberg, qui a succédé le 8 août à Dave Calhoun au poste de directeur général.