Ce mercredi 19 mars 2014, Toulouse se souviendra des victimes Mohamed Merah, deux ans après les crimes perpétrés par le terroriste. En pleine campagne des municipales, le choix a été fait de la sobriété. Jean-Marc Ayrault présidera une réunion du CRIF mercredi soir.
Pas d'appel à la mobilisation de tous les Toulousains, pas de marche silencieuse comme en 2013, pas de discours du Président de la République. Les autorités locales ont souhaité une cérémonie sobre pour marquer le deuxième anniversaire des crimes perpétrés par Mohamed Merah à Toulouse, notamment en raison de la campagne électorale des élections municipales et des risques de "récupération politique".
Les cérémonies se dérouleront en trois temps :
- A l'école juive Ohr-Torah (ex-Ozar-Hatorah) le matin : cette cérémonie, à laquelle assistera le maire Pierre Cohen, sera strictement privée et réservée à la communauté juive, à la communauté éducative de l'établissement et aux familles, dans les locaux de l'école où Mohamed Merah a tué trois enfants et un rabbin le 19 mars 2012.
- Au Square Charles de Gaulle à midi : c'est la partie officielle des commémorations organisées par la Ville de Toulouse. Un rassemblement avec les élus de tous bords et les familles des victimes des crimes commis à Toulouse et Montauban entre le 11 et le 19 mars. Il n'y aura aucune prise de parole, pas de discours et une minute de silence sera observée. Une gerbe de fleurs sera ensuite déposée devant la plaque commémorative qui est installée près du magnolia planté l'an passé par François Hollande.
- Une soirée par le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault : le Premier ministre répond ainsi à l'invitation de Nicole Yardeni la présidente du Crif (Conseil représentatif des institutions juives) de Midi-Pyrénées. Jean-Marc Ayrault participera et s'exprimera au cours d'une soirée à la Halle aux Grains. Il sera notamment accompagné de Martin Schulz, le président du Parlement européen.
Divergence de vue entre PS et UMP sur la "suspension" de la campagne électorale
Le candidat UMP à la mairie de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a indiqué lundi qu'il suspendrait sa campagne toute la journée de mercredi, jour de commémoration des assassinats de Mohamed Merah.Selon le directeur de campagne de Pierre Cohen, François Briançon, en revanche "on se garde de tout ce qui peut apparaître de près ou de loin comme une tentative d'instrumentalisation de cet anniversaire".
"Pour marquer le souvenir de cette tragédie et participer au recueillement, j'ai décidé de suspendre ma campagne électorale municipale toute la journée (de mercredi), mes colistiers, nos militants et moi-même ne feront donc aucune opération militante ce jour-là", a dit M. Moudenc dans un communiqué. Il sera présent aux commémorations.
Pierre Cohen a décrit cet anniversaire comme un "instant solennel, sans récupération de campagne électorale, comme on a su le faire pendant la campagne présidentielle". Celle-ci avait été suspendue à la suite de la tuerie perpétrée par Merah à l'école juive Ozar Hatorah à Toulouse.
La campagne peut difficilement être mise entre parenthèses, a dit le maire sortant. Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche (PG), a prévu de longue date un meeting à Toulouse à cette date, a-t-il rappelé. Les dix têtes de liste toulousaines doivent par ailleurs participer mercredi après-midi au débat coorganisé par France 3 Midi-Pyrénées, France Bleu Toulouse et la Dépêche du Midi.
Jean-Luc Moudenc prendra bien part à ce débat, dont il n'a pas choisi la date, a dit son équipe de campagne. L'équipe de campagne de M. Cohen a dit refuser de commenter la décision de M. Moudenc. "Chacun jugera de la spontanéité d'une initiative annoncée 48 heures avant" les commémorations, a dit le directeur de campagne de M. Cohen.
Jean-Luc Moudenc s'est dit "soucieux de ne rien faire qui crée la polémique" autour des commémorations. Suspendre sa campagne lui a paru le meilleur moyen de parer le reproche de récupération politique que n'aurait pas manqué d'entraîner selon lui toute autre initiative. Cette suspension "n'engage que moi et mon équipe" et n'est en rien un appel aux autres candidats à suivre son exemple, a-t-il dit à l'AFP.
