Les salariés du Journal toulousain sont à la recherche d'un repreneur pour leur hebdomadaire dont "la survie est en jeu", après l'incarcération pour escroquerie de leur patron, soupçonné d'avoir orchestré une vaste "arnaque à la crevette brésilienne".
"Nous sommes centrés sur la survie des 22 emplois et du titre, et la recherche d'un repreneur. Le reste de l'affaire ne nous regarde pas", a fait valoir mardi
Thomas Simonian, coordinateur de la rédaction du Journal toulousain, hebdomadaire généraliste traitant l'actualité de toute l'agglomération et revendiquant
un tirage de 12.000 exemplaires.
M. Simonian a décrit "une situation d'urgence" pour les salariés, restés sans gérant ni financier. "Notre avocat a demandé aujourd'hui (mardi) au tribunal de
commerce de nommer un administrateur provisoire le plus rapidement possible, et un appel à repreneur est lancé."
En attendant, l'équipe continue à alimenter, sept jours sur sept, le site internet de l'hebdomadaire créé en 1997.
Comité de soutien
Le comité de soutien aux salariés du journal, qui sera officiellement lancé mercredi soir à Toulouse, est dirigé par un universitaire et politologue du journal, Stéphane Baumont, et par le chanteur d'un groupe de rock toulousain et chroniqueur de l'hebdomadaire, Nicolas Lafforgue.
Le dirigeant de la rédaction a assuré que M. Layani finançait "directement et entièrement" le journal qu'il avait repris en 2011 et que l'équipe n'avait "aucune
idée de l'état des comptes". Les investigations pourront peut-être permettre de dire si de l'argent issu des présumées escroqueries a été investi dans l'hebdomadaire.Marcial Layani
Propriétaire et éditorialiste du titre, l'homme d'affaires Marcial Layani a été placé en détention provisoire le 24 janvier après avoir été mis en examen à Bordeaux pour "escroquerie en bande organisée", "association de malfaiteurs" et "blanchiment".
La justice le soupçonne d'avoir escroqué entre 120 et 150 personnes qui auraient versé au total 16 millions d'euros en pensant investir notamment dans l'élevage de crevettes au Brésil. Elles auraient été leurrées par la promesse d'un retour sur investissement de 20 à 200%, selon une source proche de l'enquête.