Il fabriquait artisanalement des stéroïdes anabolisants à Toulouse, qu'il vendait sur internet à des adeptes de la musculation. Le chef d'un trafic de produits dopants et de médicaments, connu sous le nom de "Panoramix", a été condamné ce 22 avril 2024 à quatre ans d'emprisonnement, dont trois avec sursis.
Jean-Yves T., 34 ans, a été reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Paris, de fabrication, importation, acquisition, cession et transport de "substances vénéneuses" et de médicaments, le tout en bande organisée, et d'exercice illégal de la profession de pharmacien.
Il pourra effectuer la partie ferme de sa peine à domicile sous bracelet électronique, a précisé le tribunal, qui l'a également condamné à l'interdiction définitive d'exercer une profession liée au sport.
Panoramix et Androgenix
Le trentenaire, qui se faisait appeler "Panoramix" sur internet, vendait ses produits sous la marque "Androgenix". Un trafic basé à Toulouse qui lui a rapporté environ 120.000 euros, selon l'intéressé.
Le prévenu confectionnait lui-même ses gélules : avec un blender de cuisine, il mélangeait le principe actif acheté en Chine avec un excipient - de la farine ou du lactose.
Quant aux flacons de produits injectables, il les stérilisait à l'eau bouillante et à l'alcool, dans ce qu'il qualifiait lui-même de "laboratoire underground".
Du fait de ces "conditions de fabrication archaïques et dangereuses", les risques étaient "non hypothétiques" pour les consommateurs, selon une expertise versée au dossier.
Sa mère de 62 ans complice
Lors de son procès, en janvier, "Panoramix" avait reconnu avoir "occulté" les risques pour la santé de ses "clients", recrutés sur des forums spécialisés. À ses côtés comparaissaient huit autres personnes, dont sa mère, âgée de 62 ans. Poursuivie pour "complicité" au titre de l'aide logistique" qu'elle lui a apportée, elle a été condamnée à 12 mois de prison avec sursis.
Les sept autres prévenus, des hommes de 26 à 43 ans, eux-mêmes consommateurs de stéroïdes, ont été condamnés à des peines allant de 15 mois avec sursis à un an de prison ferme pour avoir stocké la "marchandise", géré commandes et livraisons ou encore participé à la confection des produits.
L'ensemble des neuf prévenus ont par ailleurs été condamnés à verser solidairement 9.000 euros à l'Ordre des pharmaciens, qui s'était constitué partie civile.